Les hippopotames, ces mastodontes du règne animal, peuvent littéralement "voler", selon une étude récente. Bien que cela puisse sembler impossible, des chercheurs ont démontré que ces mammifères, lorsqu'ils trottinent, soulèvent simultanément leurs quatre pattes du sol pendant de brèves périodes. Cette découverte, publiée dans
Peer J le 3 juillet 2024, apporte un éclairage nouveau sur la locomotion de ces animaux impressionnants.
Les chercheurs du Royal Veterinary College de Londres ont utilisé des vidéos d'hippopotames prises au Flamingo Land Resort, un parc zoologique du Yorkshire, pour mener leur étude. En analysant ces vidéos, ils ont observé que, lorsqu'ils trottent à leur vitesse maximale, les hippopotames passent jusqu'à 15 % de leur temps de course complètement hors du sol. Cette phase, appelée "suspension", les voit littéralement flotter dans les airs pendant environ 0,3 seconde.
Cette découverte est d'autant plus remarquable que les hippopotames sont parmi les animaux les plus lourds de la planète, avec des mâles pouvant peser plus de trois tonnes. Jusqu'à présent, peu de recherches avaient été menées sur leur locomotion en raison de leur nature dangereuse et de leur habitat aquatique. Comme l'explique John Hutchinson, professeur de biomécanique évolutionnaire et auteur principal de l'étude, travailler sur les hippopotames est difficile en raison de leur comportement nocturne et de leur temps passé dans l'eau.
Les chercheurs ont comparé la démarche des hippopotames à celle d'autres grands mammifères terrestres. Contrairement aux éléphants, qui ne quittent jamais le sol avec leurs quatre pattes en même temps, les hippopotames tout comme les chevaux présentent une phase de suspension lorsqu'ils se déplacent rapidement. Cependant, les hippopotames ne peuvent pas galoper comme les rhinocéros, qui possèdent une gamme plus variée de modes de locomotion.
Cette étude a des implications importantes pour la compréhension de la biomécanique évolutive des grands mammifères terrestres. Elle permet de mieux appréhender comment la taille et le poids influencent la locomotion des animaux. Pour Kieran Holliday, responsable scientifique au Flamingo Land Resort, cette recherche est essentielle pour améliorer les soins prodigués aux hippopotames en captivité, notamment en matière de diagnostic et de surveillance de leur mobilité.
Image d'illustration Pixabay
Ainsi, cette nouvelle étude met en lumière les capacités physiques inattendues des hippopotames et contribue à enrichir nos connaissances sur leur locomotion et leur comportement. Les résultats obtenus ouvrent de nouvelles perspectives pour les recherches futures sur les grands mammifères terrestres.