La perception d'une odeur est un concept hautement subjectif qui varie suivant les individus. La détermination du niveau d'acceptabilité d'une odeur dans une communauté, particulièrement à côté d'une décharge, d'un site d'élevage animal ou d'un site industriel, est une entreprise très compliquée.
Avec comme objectif premier, la réduction de la gène due aux mauvaises odeurs, le projet OMNISCIENTIS ("Odour monitoring and information system based on citizen and technology innovative sensors"), financé par l'UE, a réussi à faire une percée significative à cet égard.
Pour commencer, les partenaires du projet ont développé les spécifications souhaitées de mesure des odeurs, modélisé la dispersion des molécules et développé les technologies de l'information nécessaires. En parallèle, les besoins et les attentes de toutes les parties prenantes y compris les citoyens, les autorités réglementaires ou les organismes industriels, ont été pris en considération. Les commentaires des citoyens concernant le niveau d'acceptabilité seront envoyés via smartphone et par une approche méthodologique de "laboratoire vivant", combinées avec les mesures obtenues par les nez électroniques et les modèles de dispersion.
Les membres du projet ont développé un système de contrôle des odeurs et un système d'information environnementale permettant d'intégrer les citoyens au processus de contrôle en temps réel des odeurs. La première version du système d'information olfactif est maintenant disponible. Un capteur sur site a déjà été installé et calibré sur un site industriel en Belgique et un deuxième doit être installé près d'une station météorologique. L'application mobile est maintenant fonctionnelle et environ trente veilleurs effectueront des observations quatre jours par semaine, deux fois par jour, autour du site industriel belge.
Sur le site industriel, 26 mesures d'émissions d'odeurs ont été recueillies par olfactométrie dynamique et 15 enquêtes de mesure sur le terrain afin de comprendre l'origine et les caractéristiques des odeurs. La technologie du nez électronique a été optimisée sur un site d'exploitation porcin en Autriche où des essais et optimisations ont permis de mieux comprendre les paramètres olfactifs pertinents.
Les chercheurs adaptent actuellement le modèle GRAMM/GRAL de dispersion des polluants afin de développer un modèle de dispersion rapide capable d'utiliser des mesures météorologiques en temps réel. Ils ont développé des prototypes modèles adaptés et harmonisé l'entrée des données comme celles des stations météorologiques et du taux d'émission des différentes odeurs. La plupart des composants du solveur GRAL ont été écrits en C++.
Les travaux du projet ont été diffusés grâce au site web et des fiches d'information, les partenaires du projet ont également participé à trois conférences internationales et organisé le premier atelier pour les utilisateurs impliquant plusieurs citoyens sélectionnés.
Enfin, grâce à ces travaux la gouvernance environnementale locale sera renforcée par l'autonomisation des citoyens. Un retour de meilleure qualité et en temps réel de certaines émissions indésirables permettra ainsi de mettre en place des limites prouvées et acceptables pour tous.
Pour plus d'information voir:
Projet OMNISCIENTIS