Un test génétique rapide et peu coûteux pour déterminer le dosage approprié des anti-coagulants prescrits pour les traitements relatifs aux maladies du coeur (attaque, thrombose veineuse profonde) a été développé par des chercheurs de l'Institute of Bioengineering and Nanotechnology (IBN, Singapour). En effet, si les problèmes liés aux caillots sanguins sont potentiellement fatals, en utilisant des nanosondes à base d'or, cette nouvelle technologie pourrait offrir des soins personnalisés basés sur le profil génétique du patient.
La warfarine est l'anti-coagulant à prise orale le plus courant pour traiter les maladies du coeur, et son dosage idéal est très variable d'un individu à l'autre. De plus, une mauvaise posologie peut entraîner des effets secondaires indésirables. Généralement, les médecins déterminent le dosage optimal petit à petit, en ajustant les quantités en fonction des réactions du patient.
Les études ont montré que le caractère variable de ce dosage avait des origines génétiques. Par conséquent, la connaissance du profil génétique du patient pourrait aider les médecins à déterminer les doses optimales pour les patients, minimisant les effets secondaires et améliorant les résultats du traitement. Toutefois, les tests génétiques actuels sont lents et très chers et nécessitent souvent plusieurs jours avant l'obtention des résultats, ce qui signifie que le dosage initial, qui représente la partie la plus importante du traitement, n'est pas réellement optimisé.
L'équipe de l'IBN a développé une méthode génétique plus rapide et moins coûteuse en utilisant des nanosondes d'or et de l'équipement de laboratoire standard. Le kit conçu peut reconnaître trois des variations génétiques les plus communes, ou polymorphismes nucléotidiques simples, associés aux réponses à la warfarine.
Pour le test, l'ADN est d'abord extrait du sang ou de la salive du patient, puis amplifié et introduit dans une solution rose de nanoparticules d'or. Après 10 minutes, la solution reste rose si l'une des variations génétiques est présente, alors qu'elle devient transparente dans le cas contraire. Ce test a d'ailleurs été validé par le National Cancer Centre Singapore, le Cancer Institute Singapore de la National University of Singapore (NUS) et le Institute of Biomedical Sciences de Taiwan.
Le Pr Ying, à l'origine de ce projet, a déclaré que cette technologie était très flexible et pouvait être étendue à la détection d'autres variations génétiques. Des essais sont actuellement en cours à l'Hôpital KK pour les Femmes et les Enfants de Singapour, en relation avec la carbamazépine, un médicament utilisé pour le traitement de l'épilepsie.
Cette découverte a été publiée récemment dans le journal
Nano Today.