Adrien - Vendredi 17 Mai 2024

Mortalité et aliments ultra-transformés: bilan inquétant de 30 ans d'étude

Les aliments ultra-transformés augmentent le risque de décès. C'est ce que révèle une étude menée sur 30 ans aux États-Unis, publiée dans The BMJ. Les produits prêts à consommer à base de viande, volaille, fruits de mer, boissons sucrées, desserts lactés et aliments de petit-déjeuner sont les plus concernés.


Les aliments ultra-transformés incluent les produits prêts à consommer, les boissons gazeuses, les céréales sucrées, les produits de boulangerie emballés et les snacks. Ils contiennent souvent des colorants, des émulsifiants, des arômes et autres additifs, et sont riches en énergie, sucre ajouté, graisses saturées et sel, mais pauvres en vitamines et fibres.

Les preuves s'accumulent sur les risques accrus d'obésité, de maladies cardiaques, de diabète et de cancer colorectal liés à ces aliments. Cependant, peu d'études ont examiné les liens à long terme avec les décès toutes causes confondues et spécifiques.


Les chercheurs ont suivi la santé de 74 563 infirmières et 39 501 professionnels de la santé masculins, sans antécédents de cancer, de maladies cardiovasculaires ou de diabète. Les participants ont fourni des informations sur leur santé et leurs habitudes de vie tous les deux ans, et un questionnaire alimentaire détaillé tous les quatre ans. La qualité globale de l'alimentation a été évaluée via le score AHEI-2010.

Durant 34 ans de suivi en moyenne, les chercheurs ont identifié 48 193 décès, dont 13 557 dus au cancer, 11 416 aux maladies cardiovasculaires, 3 926 aux maladies respiratoires et 6 343 aux maladies neurodégénératives.

Comparé aux participants consommant le moins d'aliments ultra-transformés (3 portions par jour en moyenne), ceux en consommant le plus (7 portions par jour en moyenne) avaient un risque de décès total accru de 4 %, et un risque de décès neurodégénératif accru de 8 %.

Les associations entre la consommation d'aliments ultra-transformés et la mortalité variaient selon les groupes d'aliments. Les produits à base de viande, de volaille et de fruits de mer étaient les plus fortement associés, suivis des boissons sucrées et des desserts lactés.

L'association était moins prononcée en tenant compte de la qualité globale de l'alimentation, suggérant que cette dernière a une plus grande influence sur la santé à long terme.

Cette étude est observationnelle et ne permet pas de tirer des conclusions définitives sur la causalité. Les auteurs soulignent que la classification des aliments ultra-transformés ne capture pas toute la complexité du traitement des aliments, entraînant une possible mauvaise classification. De plus, les participants étant des professionnels de la santé, la généralisation des résultats est limitée.

Les chercheurs insistent sur le fait que tous les aliments ultra-transformés ne doivent pas être universellement restreints et déconseillent de simplifier excessivement les recommandations alimentaires.
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