L'impacteur de la mission Deep Impact a percuté selon les prévisions la comète Tempel-1. Le choc a eu lieu ce lundi matin à 7h52, heure de Paris. Un cratère vraisemblablement profond de 25 m et large d'une centaine de mètres s'est formé sous le choc. D'ici quelques heures, la NASA annoncera sa localisation sur la comète et ses dimensions.
Le cône d'éjectas né du cratère ainsi formé a été parfaitement visible et retransmis en direct par la sonde Deep Impact. Auparavant, l'impacteur lui-même avait transmis des images saisissantes et de plus en plus rapprochées de la comète, montrant un paysage torturé et vallonné.
Construit par Ball Aerospace & Technologies Corporation, l'impacteur de Deep Impact a été largué par la sonde le dimanche 3 juillet 2005, à 8h07 heure de Paris. Son système de navigation autonome a parfaitement fonctionné et l'engin a effectué trois corrections de trajectoire avant de s'écraser contre la comète.
Photographies prises par l'impacteur lors de son approche de la comète
Photographies prises par la sonde après l'impact
La NASA propose deux animations (format Quick Time) présentant les trajectoires de la comète, la sonde et l'impacteur (
lien) et le déroulement de l'impact (
lien).
Des observations faussées ?
L'impact a éjecté dans l'espace de grandes quantités de gaz et de poussière, mais également des résidus de l'engin lui-même qui n'auront pas été détruits. Mais ces éléments de l'impacteur ne risquent-ils pas de fourvoyer les observations qui seront menées depuis l'espace et le sol ?
Dès la conception de la mission, il était clair que l'on devait éviter à tout prix que les débris mélangés aux éjectas de la comète ne faussent les analyses de la matière cométaire.
L'impacteur, d'une masse de 370 kg, est constitué à 49% de cuivre, essentiellement parce qu'il permet des mesures plus fiables: sa structure atomique lui permet de réagir plus lentement que les autres matériaux avec d'autres éléments, notamment l'oxygène présent dans l'eau de la comète. Le cuivre donnera donc relativement peu d'émissions brillantes parasites dans le spectre du matériel vaporisé suite à l'impact et servant à analyser le noyau de la comète. De plus, son pic d'absorption caractérisé permettra de le situer exactement dans les spectrogrammes qui seront retransmis vers la Terre, évitant toute confusion avec les matériaux naturels de la comète.