Après plusieurs années de suspens sur l'éventuelle collaboration entre Microsoft et Yahoo, le rapprochement a enfin lieu.
Ces 18 derniers mois ont vu succéder différentes étapes majeures (projet de rachat de Yahoo par Microsoft en fevrier 2008, l'idée d'un rapprochement Google/Yahoo, le remplacement de Jerry Yang par Carol Bartz à la tête de Yahoo), mais ce n'est que ce mercredi 29 juillet que Microsoft et Yahoo ont annoncé leur projet de collaboration. Un partenariat de 10 années (déjà baptisé "Micro-hoo" par les médias) pendant lesquelles les recherches sur Yahoo s'effectueront via la technologie Bing. Les internautes pourront continuer à utiliser yahoo.com, mais ce moteur se basera sur une technologie externe pour la recherche. Lors d'une recherche, le nom du moteur apparaîtra clairement. Il sera effectivement affiché: "recherche réalisée par Bing".
Pendant ces 10 ans, Yahoo va en effet sous-traiter la recherche à Microsoft, et se chargera plus particulièrement de la publicité (principalement de la partie Premium). Cette partie consiste entre autres à gérer des campagnes de pay-per-click: système permettant à un site de remonter prioritairement dans les résultats des sites sponsorisés (en haut à droite) lorsque l'internaute recherche un mot spécifique. Ces contrats peuvent se négocier à plusieurs dizaines de dollars par clic. Microsoft, quant à lui, va poursuivre ses travaux dans le domaine de la recherche. Dans toutes leurs autres acitivités, les deux groupes conserveront leur totale autonomie.
Suite à cette annonce, Yahoo perdait 9.41% à l'ouverture de la bourse de New York, et Microsoft gagnait 1.07%. Ce qui prouve que côté Yahoo, les investisseurs ne semblent donc pas confiants, mais Yahoo estime que le partage des recettes pourrait augmenter de 500 millions de dollars son chiffre d'affaires annuel dans les deux premières années du partenariat, et espère également faire des économies de 200 millions de dollars par an. Dans les cinq premières années, l'accord stipule que Microsoft devra verser à Yahoo 88% du chiffre d'affaires généré sur les sites du groupe Sunnyvale.
Il n'est pas impensable que ce rapprochement soit le début d'une future alliance, destinée à contrer le géant Google. Mais il semble difficile de retirer le quasi-monopole qu'a Google dans ce domaine, dominant avec plus de 70% des recherches sur le web.
Auteur de l'article: Cédric DEPOND