Michel - Jeudi 11 Mars 2010

Le méthane s'échappe de l'océan Arctique plus rapidement que prévu

Les quantités de méthane qui se dégagent du pergélisol sous-marin de l'océan Arctique dans l'atmosphère sont comparables à celles que l'on estime libérées par l'ensemble des océans annoncent des scientifiques. Cette découverte met au jour une source importante et méconnue de méthane produit par le pergélisol non terrestre mais marin, et les chercheurs précisent que des émissions similaires mais plus répandues pourraient avoir à l'avenir un effet dramatique sur le réchauffement terrestre.

Natalia Shakhova, l'Université de l'Alaska à Fairbanks, et ses collègues ont embarqué à bord de brise-glaces russes de 2003 à 2008 et une fois en hélicoptère pour aller surveiller les eaux en mer de Sibérie orientale. Après avoir effectué plus de 5 000 mesures contraignantes en mer, les chercheurs rapportent que 80 pour cent de l'eau des fonds et plus de 50 pour cent de celles en surface du plateau continental sont sursaturées en méthane provenant du pergélisol sous-jacent. Le pergélisol des fonds océaniques contient de grandes quantités de carbone et les spécialistes craignent que sa libération sous forme de méthane n'amène à un réchauffement de l'atmosphère et crée ainsi une boucle de rétroaction positive avec un échappement encore plus important du gaz.

Comme le flux de méthane issu du plateau continental est-sibérien semble égaler celui estimé de tous les océans réunis, les chercheurs demandent à ce que leurs données soient prises en compte immédiatement pour évaluer dans quelle mesure le climat pourrait bientôt se réchauffer en Arctique.
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