Publication - Dimanche 11 Septembre 2011

L'or, un métal tombé du ciel


L'or proviendrait d'un bombardement de météorites.
Illustration: Wikimedia Commons
La présence d'or sur la Terre proviendrait d'un bombardement de météorites datant de 4 milliards d'années. Ceci est la conclusion d'une étude réalisée par l'université britannique de Bristol et publiée récemment dans la revue Nature.

Il y a 4,5 milliards d'années, des corps célestes composés d'irridium, de platine, d'or et d'autres métaux considérés aujourd'hui comme précieux, sont entré en collision avec la Terre. Ces corps, de la taille allant de celle de la Lune à celle de Mars, ont généré un tel dégagement de chaleur que les éléments chimiques ont fondu. Le fer en fusion a plongé vers le centre de la Terre après s'être séparé des silicates, minéraux qui composent à ce jour 97% de notre croûte terrestre.


Or, les métaux précieux qui composaient les corps célestres ont la particularité d'être sidérophiles, c'est à dire qu'ils sont fortement attirés par le fer à l'état liquide. C'est ainsi qu'une très grande quantité d'or a suivi le fer en fusion à plus de 3 000 km de profondeur. Plus un métal est sidérophile, plus il est rare dans l'écorce terrestre, car il se concentre dans le noyau terrestre, composé à 80% de fer. Il est donc anormal que l'on trouve autant d'or à une distance si peu profonde: en effet, même si ce métal est considéré comme précieux, il y en a un peu trop d'un point de vue géologique. Son origine n'a jusqu'à ce jour pas été expliquée.

Plusieurs théories ont été soulevées pour répondre à cette interrogation, mais la plus crédible est celle d'un "bombardement tardif", survenu après le bombardement que l'on vient d'évoquer (ce serait d'ailleurs ce même bombardement qui aurait marqué notre Lune de cratères). Ce "bombardement tardif" de météorites ou de comètes aurait eu lieu entre 3,8 et 4 milliards d'années. Cette théorie suggère que le fer liquide étant déjà eu coeur du globe, l'or et autres matériaux sidérophiles projetés pour la seconde fois sur la terre auraient résisté à son attirance, en restant cette fois près de la surface.

L'équipe de l'université de Bristol a suivi et approuvé cette hypothèse en procédant à une analyse de grande précision sur les variations de tungstène (métal très résistant) à la surface de la Terre. C'est alors qu'ils ont constaté que certaines zones sur la Terre (notamment des roches du Groenland vieilles de 4 milliards d'années) auraient échappé au bombardement de météorites car ayant un niveau de tungstène très différent par rapport au reste de la planète.

Cette conclusion amène désormais à d'autres questions. On peut notamment se demander pourquoi ces zones, qui auraient échappé au bombardement, ne sont pas pauvres en éléments sidérophiles.

Publication:

Nature, "The tungsten isotopic composition of the Earth's mantle before the terminal bombardment' Matthias Willbold, Tim Elliott and Stephen Moorbath


Auteur de l'article: Cédric DEPOND
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