Un réservoir d'eau massif, dissimulé sous le plancher océanique près de la Nouvelle-Zélande, pourrait élucider le mystère des séismes "slow motion" de la région.
Une image sismique du plateau Hikurangi montre des détails sur la composition interne de la Terre.
Crédit: Andrew Gase
Des volumes d'eau comparables à une mer sont piégés dans des roches volcaniques formées il y a 120 à 125 millions d'années. Ces roches, ensevelies sous une épaisse couche de sédiments, se situent à trois kilomètres sous le fond de l'océan Pacifique. Une équipe de chercheurs, menée par Andrew Gase de l'Université du Texas, a cartographié une faille le long de la côte est de l'Île du Nord de la Nouvelle-Zélande. Ils ont découvert que ces roches anciennes étaient anormalement "humides".
La porosité des roches pourrait provenir de l'érosion par les mers peu profondes qui entouraient l'ancien plateau volcanique. Ce terrain gorgé d'eau s'est lentement transformé en argile au fil des époques, absorbant davantage d'eau. Le réservoir d'eau a été découvert à 15 kilomètres de la zone de subduction Hikurangi, où la plaque tectonique du Pacifique plonge sous la plaque australienne. Ce frottement produit des séismes "slow motion", également appelés événements de "slow slip", qui ne causent que peu de dégâts en surface.
Le plateau Hikurangi est le vestige d'éruptions volcaniques qui ont débuté il y a 125 millions d'années.
Crédit: Andrew Gase Ces événements de "slow slip" sont souvent associés à des réservoirs d'eau enterrés. L'eau dans les roches crée des conditions de haute pression qui ralentissent le processus tectonique. Selon une étude publiée dans la revue Science Advances, ce réservoir d'eau pourrait expliquer les séismes "slow motion" qui se produisent tous les un ou deux ans sur la faille Hikurangi.
Pour confirmer ces découvertes, les chercheurs envisagent des forages profonds dans le plancher océanique.