Le Mégalodon, ce gigantesque requin préhistorique qui régnait sur les océans du monde il y a entre 23 millions et 3,6 millions d'années, était probablement comme l'homme un animal à sang chaud, selon une nouvelle recherche. Sa température corporelle était supérieure à celle des requins actuels.
Le Mégalodon, une espèce de requin éteinte, était probablement à sang chaud.
Image: Alex Boersma et PNAS
Une équipe de scientifiques internationaux a fait cette découverte en étudiant les dents fossilisées du Mégalodon (Otodus megalodon), un carnivore géant souvent aussi long qu'un semi-remorque, soit environ 15 mètres. Le Mégalodon, comme de nombreuses espèces de requins, y compris le grand blanc (Carcharodon carcharias), est classifié dans la nouvelle recherche comme "régionalement endothermique", c'est-à-dire capable de maintenir sa chaleur corporelle même dans un environnement extérieur beaucoup plus frais.
Pour l'étude, les chercheurs ont utilisé une combinaison de techniques géothermiques pour estimer la température corporelle du requin géant à partir des compositions de divers isotopes dans les dents fossilisées du Mégalodon. Kenshu Shimada, professeur de paléobiologie à l'Université DePaul à Chicago et co-auteur de l'étude, explique que la température à laquelle le minéral s'est formé peut être extrapolée du degré d'association de ces isotopes.
L'étude a révélé que la température corporelle moyenne du Mégalodon était d'environ 27 degrés Celsius, alors que les requins actuels à endothermie régionale ont une température corporelle moyenne située entre 22 et 26,6 degrés Celsius.
La température corporelle moyenne du Mégalodon était d'environ 27 degrés Celsius.
Image: Courtesy of Kenshu Shimada; shark illustration by Christina Spence Morgan
Selon Shimada, le fait d'être à sang chaud offre plusieurs avantages, notamment une plus grande activité, comme la capacité de nager sur de longues distances ou rapidement. Cependant, ce phénomène présente également des inconvénients, et aurait même pu contribuer, en partie, à l'extinction du Mégalodon.
"La disparition du Mégalodon dans les registres fossiles correspond au refroidissement climatique de la Terre", explique Shimada. "Être à sang chaud a probablement permis au Mégalodon de survivre dans des eaux de plus en plus froides. Cependant, le fait que l'espèce se soit éteinte révèle la probable vulnérabilité ou le 'coût' d'être à sang chaud, car cela nécessite une consommation constante de nourriture pour maintenir un métabolisme élevé."