Redbran - Mercredi 27 Septembre 2023

Ce médicament contre la COVID-19 créerait des mutants du virus

Une nouvelle étude soulève des questions sur l'impact du médicament antiviral molnupiravir (Lagevrio) sur l'évolution du virus SARS-CoV-2, responsable de la COVID-19. L'étude suggère que l'utilisation de ce médicament pourrait inciter le virus à muter d'une manière spécifique. Mais qu'est-ce que cela signifie pour la lutte mondiale contre la pandémie ? Voici les éléments clés à connaître.


Image d'illustration Pixabay

Le médicament en question, molnupiravir, fonctionne en causant des mutations dans le génome du SARS-CoV-2, ce qui empêche le virus de se répliquer. Theo Sanderson, un chercheur au Francis Crick Institute à Londres et auteur principal de l'étude, souligne que leur travail démontre que le molnupiravir peut donner lieu à des virus fortement mutés qui restent transmissibles. Plus encore, certaines mutations semblent aider le virus à échapper au système immunitaire.


Pour arriver à ces conclusions, les scientifiques ont analysé plus de 15 millions de génomes du SARS-CoV-2. Ils ont découvert que le molnupiravir induit une "signature mutationnelle" spécifique qui, si le virus n'est pas entièrement éliminé lors d'un traitement, peut être transmise à d'autres personnes.

Après la mise en marché du molnupiravir, cette signature mutationnelle était fréquemment observée dans des pays comme les États-Unis et le Royaume-Uni, où le médicament est largement utilisé. À l'inverse, des pays comme le Canada, où le médicament n'est pas autorisé, enregistraient moins d'exemples de cette signature. Vaughn Cooper, un professeur de microbiologie et de génétique moléculaire à l'Université de Pittsburgh, fait toutefois remarquer que les mutations elles-mêmes ne sont pas nécessairement inquiétantes. L'important est de savoir si elles permettent au virus de mieux se propager ou d'échapper à l'immunité préexistante.

Les implications de ces découvertes pour les stratégies de traitement futures restent incertaines. Aris Katzourakis, professeur d'évolution et de génomique à l'Université d'Oxford, souligne que ces informations devraient être prises en compte dans les décisions sur l'utilisation future du médicament.
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