Adrien - Mercredi 27 Août 2025

🦴 Ce mangeur de viande a mangé des os pour survivre au réchauffement climatique

Les chercheurs de l'Université Rutgers ont étudié les dents de Dissacus praenuntius, un prédateur disparu. Ils ont utilisé une technique appelée analyse de la texture des micro-usures dentaires. Cette méthode examine les minuscules marques laissées par la nourriture sur l'émail des dents. Elle révèle ce que l'animal consommait peu avant sa mort.


Étude des fossiles de Dissacus praenuntius, un omnivore de la taille d'un coyote, offrant des indices sur les réponses aux changements environnementaux.
Crédit: Дибгд, CC BY 4.0

Pendant le Maximum Thermique du Paléocène-Éocène, les températures ont augmenté rapidement. Cette période a duré environ 200 000 ans. Les écosystèmes ont été profondément perturbés par ces changements climatiques. La disponibilité des proies a diminué, forçant les animaux à s'adapter pour survivre.


L'analyse des dents montre que Dissacus est passé d'un régime carnivore à la consommation d'os. Avant le réchauffement, son alimentation ressemblait à celle des guépards modernes. Après, les micro-usures indiquent une consommation d'aliments durs, similaires à celles des hyènes. Ce changement suggère une adaptation à la rareté des ressources.

La flexibilité alimentaire a été cruciale pour la survie de cette espèce. Les animaux généralistes, capables de varier leur régime, ont mieux résisté aux stress environnementaux. Cette observation est valable pour les espèces actuelles face au changement climatique. Les spécialistes, comme les pandas, pourraient rencontrer plus de difficultés.

Malgré son adaptabilité, Dissacus a fini par s'éteindre après 15 millions d'années. La compétition avec d'autres espèces et les changements environnementaux prolongés ont probablement causé sa disparition. Cela souligne que même les adaptations réussies ne garantissent pas la survie à long terme.

Les leçons du passé aident à anticiper les réponses futures de la biodiversité. Comprendre comment les anciens écosystèmes ont réagi offre des perspectives pour la conservation moderne.

Qu'est-ce que le Maximum Thermique du Paléocène-Éocène ?


Le Maximum Thermique du Paléocène-Éocène (PETM) est une période de réchauffement climatique rapide survenue il y a environ 56 millions d'années. Elle a duré près de 200 000 ans et a entraîné une hausse des températures globales de 5 à 8 degrés Celsius.

Cette période est marquée par une libération massive de carbone dans l'atmosphère, probablement due à l'activité volcanique ou à la fonte des hydrates de méthane. Les niveaux de dioxyde de carbone ont augmenté significativement, similaires à ceux observés aujourd'hui.

Le PETM a provoqué des extinctions massives et des migrations d'espèces, mais aussi des adaptations évolutives. Il sert d'analogue naturel pour étudier les impacts actuels du changement climatique sur les écosystèmes.

Comment l'analyse des micro-usures dentaires fonctionne-t-elle ?



L'analyse des micro-usures dentaires est une méthode paléontologique qui examine les minuscules marques sur les dents fossiles. Ces marques, comme des stries et des fosses, sont causées par la mastication d'aliments spécifiques.

En comparant ces motifs à ceux d'animaux modernes aux régimes connus, les chercheurs peuvent déduire le régime alimentaire d'espèces disparues. Par exemple, des surfaces lisses indiquent une consommation de viande tendre, tandis que des surfaces abrasées suggèrent des aliments durs comme les os.

Cette technique non destructive permet de reconstituer les habitudes alimentaires sans endommager les fossiles précieux. Elle est largement utilisée en paléoécologie pour comprendre l'évolution des comportements alimentaires.
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