Michel - Jeudi 12 Novembre 2009

Une maladie du cerveau ralentie par thérapie génique

Une stratégie combinant thérapie génique avec cellules souches du sang pourrait s'avérer utile pour traiter une maladie mortelle du cerveau ont trouvé des chercheurs français, allemands et américains. Dans une étude pilote où deux patients ont été suivis pendant deux ans, l'équipe internationale de chercheurs a réussi à ralentir l'apparition de l'adrénoleucodystrophie liée à l'X (ALD) en utilisant un vecteur lentiviral (1) pour introduire le gène thérapeutique dans les cellules sanguines des patients.

Décrite dans le film "Lorenzo'Oil", l'ALD est une grave affection héréditaire due à la déficience en une protéine appelée ALD qui intervient dans la dégradation des acides gras. Les personnes atteintes perdent alors la gaine de myéline, l'enveloppe protectrice qui entoure les fibres nerveuses dans le cerveau. Sans myéline les neurones ne fonctionnent plus, ce qui se traduit par un déclin régulier des capacités physiques et mentales des patients. L'ALD liée à l'X, la forme la plus courante de la maladie, touche les garçons à partir de l'âge de 6-8 ans et entraîne leur décès avant l'adolescence. Une greffe de moelle osseuse peut ralentir la progression de la maladie mais d'une part la recherche d'un donneur compatible peut être longue et difficile et d'autre part elle comporte de gros risques.


Dans cette étude, des cellules souches du sang ont été prélevées chez les patients et corrigées génétiquement en laboratoire en utilisant un vecteur lentiviral pour y introduire une copie fonctionnelle du gène de l'ALD. Les cellules modifiées ont ensuite été réinjectées chez les patients après destruction de leur moelle osseuse. Deux ans plus tard, la protéine ALD normale pouvait encore être détectée dans les cellules sanguines des patients.

Les deux patients ont montré des signes encourageants d'une amélioration neurologique et de ralentissement de la progression de la maladie qui sont comparables avec ce qui est observé après la greffe de moelle osseuse. Bien que des études avec de plus grandes cohortes de patients soient maintenant nécessaires, ces résultats suggèrent que la thérapie génique avec des vecteurs lentiviraux dérivés de versions inactivées du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) pourrait un jour servir à traiter une large gamme de maladies chez l'homme.


Note:

(1) Un vecteur lentiviral est dérivé d'un virus humain mais totalement sécurisé, capable de modifier génétiquement des cellules au repos, ouvrant ainsi des possibilités de manipuler des neurones, des cellules hépatiques,... toute une gamme de populations cellulaires inaccessible à d'autres vecteurs rétroviraux (source Wikipedia).
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