À l'Université Harvard, une équipe de la John A. Paulson School of Engineering and Applied Sciences (SEAS) a mis au point un metafluide avec des propriétés hors du commun. Ce liquide, contenant des sphères d'élastomère pouvant se déformer sous pression, introduit des capacités inédites pour diverses applications allant de la robotique aux dispositifs optiques.
Le secret de ce fluide réside dans ses petites sphères de silicone, pouvant aller de 50 à 500 microns, qui se plient sous la pression. Cette caractéristique permet au metafluide de passer d'un état à un autre, modifiant ainsi sa viscosité, sa transparence, et même sa nature, oscillant entre un fluide newtonien et non newtonien.
Ce travail, publié dans
Nature, repose sur une technique de fabrication à grande échelle, conçue dans le laboratoire de David A. Weitz. La manipulation de la pression dans le liquide déforme ces capsules, les transformant en demi-sphères qui, une fois la pression retirée, reprennent leur forme initiale. Ce phénomène influence directement la viscosité et l'opacité du fluide.
Adel Djellouli, auteur principal de l'étude, souligne l'immense potentiel de cette technologie, capable d'introduire une intelligence dans des systèmes auparavant statiques, comme démontré avec un dispositif robotique capable de manipuler des objets de différents poids et fragilités sans programmation externe.
Au-delà de la robotique, les propriétés optiques du metafluide ouvrent des horizons pour des applications telles que les encres électroniques, capables de changer de couleur.
Le passage du metafluide entre des états newtoniens et non newtoniens en fonction de la force de cisaillement est une première, enrichissant son éventail d'applications potentielles. L'équipe de recherche, menée par Katia Bertoldi, envisage maintenant d'explorer les propriétés acoustiques et thermodynamiques de leur découverte.
Harvard explore actuellement les possibilités de commercialisation, témoignant de l'intérêt pour cette innovation.