Adrien - Lundi 30 Avril 2007

Des legos moléculaires pour un vaccin anti-VIH

Des scientifiques du Centre Helmholtz de Recherche en Infectiologie (HZI) ont réussi à "construire" un immunogène capable d'induire une réaction immunitaire contre une protéine transmembranaire du virus du sida.


Coupe schématique du virus de l'immunodéficience humaine (VIH)

Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) ne peut pas se multiplier seul. Pour ce faire, il doit d'abord infecter les cellules immunitaires de son hôte, essentiellement les lymphocytes T, pour profiter de leur machinerie cellulaire. Le virus se fixe au lymphocyte T grâce à une protéine transmembranaire, appelée gp120, qui s'associe au récepteur cellulaire CD4 du globule blanc. Puis les membranes du VIH et de la cellule fusionnent, libérant protéines et ARN viraux à l'intérieur de la cellule. Cette protéine gp120 représente une cible intéressante pour les vaccins anti-VIH puisqu'en empêchant la fusion virus/cellule, l'infection pourrait être évitée. La limite dans ces approches vaccinales est que le virus échappe au système immunitaire en exposant seulement ses régions variables alors que les sites de liaison au récepteur cellulaire CD4 sont "cachés" et exposés uniquement au moment de la fusion.

Cette équipe a donc identifié les régions les plus conservées de gp120 constituant le site de liaison au récepteur CD4, généralement localisées à l'intérieur de la protéine repliée. Ils ont dû imaginer une construction permettant une bonne présentation de cet antigène au système immunitaire lors de la vaccination.


L'équipe a donc, dans un premier temps, étudié la structure cristallisée du complexe gp120/CD4. Sur cette base, ils ont synthétisé divers peptides (scaffolded peptides) dans lesquels 3 fragments, représentant le site de liaison discontinu de gp120 à CD4, étaient associés dans un assemblage moléculaire restreignant la flexibilité conformationnelle. Des lapins ont alors été immunisés avec un de ces peptides, celui ayant le plus d'affinité in vitro pour le récepteur CD4 et dont la structure peptide/CD4 est la plus proche de celle gp120/CD4, conduisant à la production d'anticorps anti-gp120. Le sérum polyclonal obtenu a en effet reconnu la protéine gp120, et ceci avec une spécificité semblable à celle d'un anticorps monoclonal très neutralisant déjà connu.

Ces résultats doivent désormais être complétés par des expériences sur cellules vivantes et contre des virus actifs.

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