Adrien - Lundi 23 Avril 2012

Le Japon pourrait redémarrer ses centrales nucléaires dès cet été

La compagnie d'électricité KEPCO, qui a la charge de générer et de distribuer l'électricité dans la région du Kansai (Osaka-Kobe-Kyoto, ouest de l'archipel), pourrait redémarrer les réacteurs 3 et 4 de la centrale de Oi (préfecture de Fukui). Cette décision, si elle est prise, serait justifiée par la possible hausse de consommation d'énergie qui résulterait d'une vague de chaleur pendant l'été 2012.

En effet, en cas de survenue d'un épisode de forte chaleur comparable à celui ayant lieu en 2010, le déficit énergétique serait de 18,4% pour la région du Kansai. Toutefois, si les deux réacteurs étaient redémarrés, cette valeur ne serait plus que de 10,7%, ce que la région pourrait supporter via des économies d'énergie similaires à celles pratiquées suite à la crise occasionnée par le séisme du 11 mars 2011 et les évènements de la centrale de Fukushima Dai-Ichi.


Il s'agirait du premier redémarrage de centrale nucléaire depuis la crise de la centrale nucléaire de Fukushima dai-ichi. Il pourrait intervenir alors que le 5 mai le Japon s'apprête à fermer de manière temporaire sa dernière centrale active sur l'île septentrionale d'Hokkaido.

Il faut bien comprendre que la décision de redémarrer ou non les centrales est entre les mains des autorités préfectorales et non du gouvernement central qui siège à Tokyo. De plus, à la différence de la France, le paysage énergétique japonais est divisé en régions, au sein desquelles les opérateurs électriques sont responsables de la génération et de la distribution de l'électricité, à l'instar de TEPCO pour la région du Kanto et Nord-Est.

La décision finale de redémarrage de la centrale repose sur l'accord de la commission d'experts en sûreté nucléaire de la préfecture de Fukui. Composée de 12 membres (géologues, sismologues, expert en sûreté nucléaire...) dont 3 ont déjà donné leur accord, elle devrait rendre sa décision avant l'été. Cette décision est basée sur une liste de 30 mesures établie par la NISA.

La décision devrait se prendre en accord avec les différents acteurs institutionnels que sont les municipalités, les préfectures environnantes et le METI. Au nombre de ceux-ci figure la ville d'Osaka, dont le populaire maire Toru Hashimoto a fait part de sa forte opposition au redémarrage de la centrale. Mr. Hashimoto n'est pas le seul puisque Sengoku Yoshito (membre du Parti Démocrate au pouvoir et membre du cabinet du Premier Ministre) à lui aussi fait part de son opposition, illustrant par là les dissensions au sein même du gouvernement.

Les différents acteurs économiques souhaitent eux un remise en marche des centrales la plus rapide possible, craignant les effets négatifs d'une possible pénurie énergétique cet été. La Kankeiren (fédération économique du Kansai, section locale du Keidanren) a averti que même si les compagnies s'étaient engagées à réduire leur consommation d'énergie, des coupures de courant seraient fortement défavorables à leur activité, tout particulièrement pour l'industrie chimique.
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