Une percée dans la recherche de la vie extraterrestre vient de voir le jour. Une équipe de chercheurs a mis au point une méthode basée sur l'intelligence artificielle pour détecter des signes de vie, passée ou présente, avec une précision de 90%. Cette avancée pourrait révolutionner notre compréhension de l'origine de la vie et ouvrir la voie à de nouvelles missions d'astrobiologie.
Cette image prise par le rover Perseverance de la NASA montre un trou foré dans une roche martienne en préparation de la première tentative de collecte d'un échantillon.
Crédit: NASA/JPL-Caltech
Publiée dans la revue
Proceedings of the National Academy of Sciences, l'étude menée par une équipe de sept membres, dont le Dr Hazen et Jim Cleaves de l'Earth and Planets Laboratory, révèle que leur méthode peut distinguer des échantillons biologiques modernes et anciens de ceux d'origine abiotique. L'intelligence artificielle a été formée sur des données multidimensionnelles provenant de 134 échantillons carbonés connus, qu'ils soient biotiques ou abiotiques.
Contrairement aux méthodes traditionnelles qui cherchent des molécules spécifiques, cette nouvelle approche utilise la pyrolyse chromatographique en phase gazeuse et la spectrométrie de masse pour détecter des différences subtiles dans les motifs moléculaires d'un échantillon. Anirudh Prabhu, co-auteur de l'étude, compare le rôle de l'IA à la séparation de pièces de monnaie en utilisant différents attributs, puis à la recherche de combinaisons d'attributs pour créer des séparations plus nuancées.
Cette méthode pourrait également résoudre des mystères scientifiques sur Terre, notamment l'origine de sédiments noirs vieux de 3,5 milliards d'années en Australie occidentale. Elle pourrait également être appliquée à des échantillons déjà collectés par l'instrument d'analyse des échantillons de Mars (SAM) du rover Curiosity de la planète rouge.
L'approche a également des implications plus larges dans d'autres domaines comme la biologie, la paléontologie et l'archéologie. Le Dr Hazen souligne que cette méthode pourrait nous aider à comprendre si une cellule fossile ancienne avait un noyau ou était photosynthétique, par exemple.
Des experts extérieurs à l'étude, tels qu'Emmanuelle J. Javaux de l'Université de Liège et Karen Lloyd de l'Université du Tennessee, ont également salué cette nouvelle avenue de recherche. Selon eux, cette méthode pourrait être un outil fantastique pour les missions d'astrobiologie et élargir la gamme de mesures pouvant être utilisées pour identifier des biosignatures agnostiques de la vie.