Une équipe de chercheurs américains a découvert qu'une attaque cardiaque engendre la déformation de cellules. Une simple prise de sang permettrait de constater la présence de cette malformation et ainsi de prédire l'imminence d'un infarctus.
Les attaques cardiaques s'expliquent par la présence d'un caillot qui bouche une artère coronaire et provoque un infarctus (le sang oxygéné ne pouvant plus circuler dans les artères et arriver aux parois du coeur). Les facteurs de risques sont connus (cholestérol, obésité, tabagisme) mais aucun moyen ne permet à ce jour de prédire l'imminence d'une crise cardiaque.
Des chercheurs américains du Scripps Translational Science Institute (STSI) en Californie viennent de découvrir que les patients subissant des attaques cardiaques présentent une malformation sur certaines cellules, et pensent que cette malformation pourrait être détectée avant l'attaque. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Science Translational Medicine.
C'est en observant le coeur de 50 patients victimes de crise cardiaque que les scientifiques ont découvert que les cellules sanguines qui recouvrent les parois intérieures du coeur ainsi que les vaisseaux (nommées cellules endothéliales), étaient déformées et devenues anormalement grosses, et présentaient même des malformations (présence parfois de doubles noyaux). Or, aucune malformation n'était présente chez les 44 autres patients en bonne santé qui participaient également à l'étude. Les travaux indiquent également que la présence de ces cellules est en nette augmentation avant la survenue d'une crise cardiaque (leur nombre peut être multiplié par 4 par rapport aux personnes saines).
Les chercheurs pensent que le préjudice subi par les cellules se présente bien avant que la crise intervienne (plusieurs heures voire plusieurs jours auparavant). Toutefois, ce point n'a pas encore été démontré car l'étude publiée ne fait qu'indiquer la présence de cellules anormales chez les patients ayant subi une crise, elle n'indique pas que ces malformations cellulaires étaient présentes avant que l'attaque cardiaque ne débute. Reste également à vérifier que ces cellules anormales ne se présentent que lors d'une attaque cardiaque et ne se présentent pas dans d'autres maladies.
Si les chercheurs du STSI sont confiants, des tests complémentaires restent donc nécessaires avant d'apporter une conclusion à cette étude. Les scientifiques espèrent avancer rapidement dans ses conclusions pour développer un test sanguin d'ici un ou deux ans. Ce test pourrait par exemple être utilisé dans le cas de patients arrivant aux urgences en présentant douleurs thoraciques, afin d'administrer rapidement les médicaments nécessaires pour éliminer d'éventuels caillots. Rappelons que les attaques cardiaques provoquent 180 000 décès chaque année en France, et 800 000 aux Etats-Unis.
Auteur de l'article: Cédric DEPOND