Le synchrotron Soleil, un accélérateur d'électrons destiné à sonder la matière, a été inauguré par Jacques Chirac lundi dernier. Situé à Saint-Aubin en Essonne, il s'agit d'un accélérateur de troisième génération, deuxième en France et treizième dans le monde. L'instrument commencera à être utilisé par les premières équipes de chercheurs en avril ou mai 2007.
Schéma de principe du synchrotron
D'une circonférence de 354 mètres, l'instrument permettra de sonder la matière grâce au rayonnement synchrotron, encore appelé la lumière ultrabrillante, émis par des électrons circulant à une vitesse relativiste (proche de celle de la lumière). Le rayonnement sera quelques 10.000 fois plus puissant que la lumière solaire, permettant de connaître structure et propriétés de la matière qui lui est exposé.
Les axes de recherche utilisant ce type de rayonnement sont nombreux et variés, allant de la médecine à la science des matériaux, en passant par l'électronique ou encore l'archéologie. Alors que le synchrotron n'a pas encore commencé son exploitation scientifique, son taux de réservation dépasse les 200 %. Autant dire qu'il sera pleinement exploité. A terme, le site devrait accueillir quelques 2.000 scientifiques.
La puissance du nouvel instrument est de 2,75 gigaélectron-volts. D'ici 2009, un total de 24 "lignes de lumière" accueilleront les expériences des scientifiques. La plage de longueurs d'onde disponible est étendue, allant de l'infrarouge lointain aux rayons X durs. La structure est conçue pour accueillir 19 lignes de lumière supplémentaires, qui seront installés si le financement est alloué. Le budget du synchrotron sur la période 2005-2009 est de 450 millions d'euros.