La NASA a capturé depuis l'espace une image frissonnante: une formation rocheuse prenant l'étrange apparence d'un crâne au cœur d'un piton volcanique au Tchad.
La NASA a partagé une photo d'astronaute montrant une formation en forme de crâne, composée de natron, de cônes de scories et d'ombres, tapie dans une grande caldeira dans le désert du Sahara.
Crédit: NASA Earth Observatory
Le 12 février, un astronaute à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS) a saisi cette représentation en survolant le massif du Tibesti, qui s'étire au cœur du désert du Sahara, entre le Tchad et la Libye. L'image a été divulguée le 31 octobre par l'Observatoire Terrestre de la NASA.
Au sol de la caldeira du "Trou au Natron", également appelée "Doon Orei", cette illusion d'optique se matérialise sur un cratère volcanique de près de 1000 mètres de diamètre, vestige d'une colossale éruption survenue il y a des centaines de milliers d'années. La blancheur de la partie représentant la bouche, le nez et la joue gauche provient du natron, un composé salin naturel. Les zones évoquant les orbites et les narines sont des cônes de scories, des collines coniques formées autour de conduits volcaniques qui s'élèvent au-dessus du reste de la caldeira. L'ombre projetée par le rebord élevé du cratère accentue l'aspect sinistre du "visage".
Cette photo prise depuis l'intérieur de la caldeira montre le natron, un cône de scories et le rebord de la caldeira, qui se combinent pour produire l'illusion d'un crâne vu d'en haut.
Crédit: Wikimedia/Alexios Niarchos
La zone du Trou au Natron est aujourd'hui dénuée de vie, mais les chercheurs pensent qu'elle abritait autrefois un lac florissant jusqu'à environ 14 000 ans avant notre ère. Dans les années 1960, des fossiles de mollusques marins et de planctons ont été découverts sous la surface couverte de natron de la fosse. Plus récemment, en 2015, une expédition a mis au jour des fossiles d'algues datant de 120 000 ans.
Trou au Natron est l'une des caractéristiques volcaniques les plus récentes du massif du Tibesti, les volcans environnants sont probablement beaucoup plus anciens. Ce n'est pas la première fois qu'une caractéristique terrestre prend des airs de crâne depuis l'espace. En 2016, l'image satellite d'un ouragan avait également capturé l'imagination populaire avec sa sinistre ressemblance à un visage.
Ce paysage surréaliste est un rappel fascinant de la capacité de la nature à sculpter des formes qui éveillent notre imaginaire, tout en nous offrant un aperçu de l'histoire géologique de notre planète.
La paréidolie à l'œuvre
La paréidolie est un phénomène psychologique: l'esprit humain perçoit un stimulus vague ou aléatoire, souvent visuel, comme étant significatif. Les cas les plus courants de paréidolie se manifestent lorsque l'on reconnaît des visages dans des objets inanimés ou des motifs naturels, comme les nuages, les formations rocheuses, ou même les marbrures d'une tranche de pain.
Cette tendance à trouver des motifs familiers est enracinée dans nos processus cognitifs, étant une sous-fonction de notre capacité à reconnaître rapidement des visages, ce qui avait une importance vitale pour la survie de nos ancêtres. Bien qu'elle puisse parfois conduire à des interprétations fantaisistes ou artistiques, la paréidolie illustre surtout la manière dont notre cerveau tente de donner du sens à l'environnement qui nous entoure.