Une découverte a été récemment publiée dans le
Journal of Experimental Biology, révélant des mystères de la reproduction des tardigrades, ces créatures microscopiques connues pour leur robustesse. Cette étude, menée par Justine Chartrain, doctorante à l'Université de Jyväskylä en Finlande, explore les méthodes de séduction chez ces organismes.
Deux tardigrades. Wikimedia, CC BY
Les tardigrades, surnommés "ours d'eau" en raison de leur apparence potelée, sont célèbres pour leur résistance à des conditions extrêmes comme le vide spatial, les radiations cosmiques et les UV. Cependant, leur reproduction demeurait un mystère, surtout du fait de la difficulté à distinguer mâles et femelles. Justine Chartrain et son équipe ont alors mené une série d'expériences avec l'espèce
Macrobiotus polonicus, afin de comprendre comment ces animaux microscopiques s'accouplent.
L'hypothèse principale était que les tardigrades femelles libèrent un signal chimique pour attirer les mâles. Pour tester cette théorie, les chercheurs ont placé des tardigrades mâles et femelles dans des environnements aquatiques séparés et ont observé leurs réactions. Les résultats ont été fascinants: les mâles semblaient fortement attirés par les femelles, passant plus de temps près d'elles que de leurs congénères mâles.
L'étude a également exploré la possibilité que les tardigrades puissent suivre une piste chimique dans un milieu autre que l'eau, utilisant une substance semblable à de la gelée nommée agar. Dans l'agar, les mâles suivaient parfois les femelles après les avoir rencontrées par hasard, tandis que les femelles ignoraient généralement les mâles.
Cette recherche apporte un éclairage nouveau sur la reproduction des tardigrades, suggérant que la localisation des partenaires du sexe opposé en milieu aquatique est principalement le fait des mâles. Ces découvertes ouvrent des perspectives intéressantes pour comprendre la biologie de ces organismes résistants et pourraient éventuellement influencer notre connaissance de la reproduction dans d'autres espèces extrêmophiles.