Adrien - Lundi 29 Décembre 2025

🔬 Une faiblesse découverte dans l'invincible champignon des hôpitaux

Un cauchemar pour les hôpitaux du monde entier pourrait enfin rencontrer un adversaire à sa mesure.

Candida auris, un champignon redoutable identifié il y a moins de vingt ans, résiste à la plupart des traitements et s'installe souvent dans les services de soins intensifs, menaçant gravement les patients déjà affaiblis. Face à cette impasse thérapeutique, une équipe de l'Université d'Exeter vient peut-être d'identifier une piste prometteuse.

En examinant le comportement du champignon pendant une infection réelle, les chercheurs ont observé une activité génétique particulière. Cette découverte trace une voie pour élaborer de nouveaux traitements, offrant ainsi un espoir contre un ennemi qui détenait jusqu'à présent tous les atouts.


Filaments de Candida auris observés durant le stade infectieux.
Crédit: Université d'Exeter


Comprendre Candida auris n'était pas simple, car ce champignon supporte des températures élevées et une forte salinité. Pour contourner cette difficulté, les scientifiques ont eu l'idée d'utiliser un poisson particulier, le killi arabe. Les œufs de ce petit animal survivent à la température du corps humain, ce qui a permis de reproduire l'infection dans des conditions très proches de la réalité. Ce modèle innovant a remplacé avec succès les approches traditionnelles utilisant des souris.

Pendant l'infection, le champignon montre une capacité à former de longs filaments, probablement pour explorer son environnement à la recherche de nourriture. Mais l'élément le plus intéressant concerne ses gènes. Plusieurs d'entre eux s'activent pour produire des pompes à nutriments, dont le rôle est de capturer des molécules qui piègent le fer et de l'amener dans les cellules fongiques. Le fer est indispensable à la survie du micro-organisme, ce qui pourrait représenter son point faible.

Ces découvertes génétiques pourraient avoir des conséquences pratiques importantes. Il existe déjà des médicaments conçus pour interférer avec la capture du fer chez d'autres agents pathogènes. Les chercheurs pensent maintenant que ces traitements pourraient être adaptés ou réutilisés pour lutter contre Candida auris. Si cela fonctionne, cela pourrait sauver des vies et éviter la fermeture de services hospitaliers.

La propagation de ce champignon est une préoccupation mondiale, comme le rappelle son inscription sur la liste des agents pathogènes fongiques prioritaires de l'Organisation mondiale de la Santé. L'étude, publiée dans Communications Biology et soutenue par plusieurs organismes de recherche, montre comment des approches créatives permettent de faire avancer la science.
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