Les freins à l'exploration humaine du Système Solaire sont si nombreux que l'on oublie toute l'ingéniosité dont Homos Sapiens à fait preuve pour parvenir au point où il en est aujourd'hui. Tout au long de son histoire, son aptitude à fabriquer des outils lui a permis de coloniser de façon progressive toutes les terres émergées de la planète.
L'homme pointe aujourd'hui son regard vers les étoiles et s'il se demande comment quitter son berceau, la Terre, il a l'intime conviction que son évolution future le poussera à construire les outils nécessaires à ce voyage. Et s'il s'avère qu'il fait fausse route, se rendant compte que sa place n'est pas dans l'espace ou qu'il n'est pas capable de s'éloigner plus loin que de Mars, il devra faire face à son destin, bloqué à jamais sur une planète aux ressources limitées et s'interroger sur sa place dans l'Univers.
Des distances importantes
Les distances qui séparent les objets du Système Solaire se comptent en années, à l'exception de la Lune que l'on peut atteindre en quelques jours, et celles qui séparent les étoiles en milliers d'années. Autrement dit, entreprendre de tels voyages est sinon impossible en tout cas bien difficile à envisager ces prochaines décennies. Le voyage spatial restera toujours cher et compliqué car on ne s'extrait pas facilement d'un puits gravifique et on ne voyage pas facilement dans le vide cosmique, un environnement par nature hostile à l'homme.
Des technologies limitées
Aujourd'hui, les technologies humaines que nous maitrisons ne sont pas adaptées aux contraintes des vols habités de longues durées. Il est indéniable que d'ici quelques décennies cette capacité sera acquise. A moins de trouver une faille dans la physique moderne qui permettrait de rejoindre un point à un autre de façon plus rapide ou de découvrir un nouveau combustible capable de produire une grande quantité d'énergie à partir d'une masse de combustible très faible, l'homme est aujourd'hui contraint de rester sur Terre.
La motorisation et le support vie sont les deux sujets qui posent le plus de problèmes aux planificateurs de ces missions. La gestion d'un support-vie sur des durées aussi longues obligera à un recyclage très efficace. Chose que l'on ne sait même pas faire sur Terre. Les besoins en oxygène, eau et nourriture sont si énormes qu'une des solutions serait de les produire au fur et à mesure de nos besoins. Mais là aussi, on est loin du compte.
Sur la question de la propulsion, les experts se heurtent à plusieurs problèmes. Il va de soit que l'exploration humaine du Système Solaire nécessitera une amélioration de la propulsion chimique classique, voire de son abandon au profit d'autres concepts plus novateurs comme la propulsion nucléaire. Quant à quitter le Soleil et rejoindre les étoiles environnantes, les solutions se trouvent du côté des écrivains de science-fiction.
Un bond en avant ?
Enfin, autre sujet de réflexion. Si la composition de l'Univers est connue, tout au moins dans sa partie visible, plus de 90 % de sa masse est inconnue des astronomes qui parlent de matière noire ou de masse manquante. Cette situation s'apparente à celle des poissons qui peuplent nos océans. Ont-ils seulement conscience qu'ils évoluent dans de grands réservoirs d'eau posés sur la surface d'une planète ? Certainement non. Imaginez le bond en avant que l'homme ferait s'il parvenait à découvrir un pourcentage de cette masse manquante. Nos lois physiques qui ne permettent pas d'expliquer la nature de cette matière noire seraient vraisemblablement revisitées en profondeur ce qui favoriserait une accélération des savoirs et partant de là une sorte de nouvelle révolution technologique.
Cette hypothèse de bond en avant est évidemment toute théorique car rien ne dit que l'homme aura la capacité de comprendre ce qu'il découvrira et de s'en servir.
Mais faisons confiance à Homos Sapiens. Aurait-il pu évoluer de la sorte si tout au long de son histoire il n'avait jamais passé outre ces deux formules: 'selon nos connaissances actuelles' et 'il faudrait bien plus d'énergie que nous pouvons en produire' ?