La première tentative fut la bonne: l'armée américaine a bien abattu par missile dans l'espace son satellite espion devenu incontrôlable, qui menaçait de s'écraser sur Terre à un endroit indéterminé.
La tentative a eu lieu ce mercredi, le missile tactique de type SM-3 a été tiré depuis un navire de la marine, l'USS Lake Erie. Le satellite, d'une masse de plus d'une tonne, a été abattu à environ 247 km d'altitude. Ce dernier était imprégné au moment de la collision d'une vitesse de 11.265 km/h. Des débris ont immédiatement commencé à plonger et se consumer dans l'atmosphère, les autres suivront dans les jours ou semaines qui viennent.
Les Etats-Unis ont justifié officiellement la destruction de leur satellite dans un souci sanitaire: ce dernier contenait pour sa propulsion environ 450 kg d'hydrazine, une substance hautement toxique, et se serait écrasé sur Terre début mars à un endroit inconnu si rien n'avait été fait. Selon le général James, chef d'état-major interarmées adjoint américain, le réservoir a été frappé avec une certitude de 80 à 90%. Il faudra cependant attendre 1 à 2 jours avant d'en avoir la conviction.
Pour certains gouvernements, dont la Russie et la Chine, il s'agissait avant tout pour les Etats-Unis de démontrer leur capacité technologique de "guerre des étoiles" en abatant un satellite en orbite (voir notre
news). Ces gouvernements s'inquiètent d'une possible course aux armements dans le domaine spatial. A noter que la Chine a déjà effectué un tir similaire début 2007 avec la destruction par missile d'un ancien satellite météorologique.
La technologie utilisée provient de celle de la défense antimissile dans lequel ont fortement investi les Etats-Unis. Selon le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, "Nous avons eu un certain nombre de tests couronnés de succès, et le fait que le Congrès ait accordé ces dernières années des milliards de dollars pour la poursuite du programme de défense antimissile prouve que la question de savoir si ce système va fonctionner ou non est derrière nous". Le Pentagone souligne cependant qu'il ne s'agissait en rien d'un essai ni d'une démonstration technologique, et que la transparence a été de mise depuis le début.