Ilustration: IFREMER/Projet NAOS Avec ses 3000 flotteurs profilants (petits robots autonomes) qui mesurent la température et la salinité depuis la surface jusqu'à 2000 mètres de profondeur sur l'ensemble des océans, le programme international Argo, lancé en 2000 et réunissant plus de 30 pays, est le premier réseau mondial d'observation in-situ des océans en temps réel. Argo est un élément essentiel du système global d'observation des océans mis en place pour suivre, comprendre et prévoir le rôle de l'océan sur le climat de la planète.
Le projet NAOS (Novel Argo Ocean observing System), dont l'objectif est de consolider la participation française et européenne à ce réseau, tient sa 3ème réunion annuelle les 16 et 17 juin au Centre Ifremer Bretagne. Ce sera notamment l'occasion pour la cinquantaine de participants d'échanger sur les résultats des nouveaux flotteurs développés en partenariat avec l'entreprise lorientaise NKE.
Plus intelligents, capables d'embarquer de nouveaux capteurs et d'aller vers de plus grandes profondeurs, ces flotteurs renforcent l'excellence française dans l'observation et la prévision de l'océan et du climat.
Ilustration: IFREMER/Projet NAOS Jusqu'à 4000 mètres de profondeur !
Démarré en juin 2011, l'objectif de NAOS, l'un des 52 lauréats de l'appel à projets Equipex du programme "Investissements d'avenir", est d'anticiper les évolutions du réseau Argo pour la prochaine décennie. Les travaux menés dans le cadre de NAOS concernent notamment le développement de flotteurs plus performants. Ainsi, après des tests en mer en 2012 et 2013, un nouveau flotteur Arvor Profond, capable de plonger jusqu'à 4000 mètres (deux fois plus profondément que les flotteurs actuellement déployés), est en phase d'industrialisation grâce à la collaboration entre NKE et les équipes de l'Ifremer.
Un réseau pilote de flotteurs biogéochimiques en Méditerranée Quatorze flotteurs équipés de capteurs biogéochimiques ont été déployés en 2013 en mer Méditerranée. Outre la température et la salinité, ils permettent de mesurer les concentrations de chlorophylle et de nitrate, ou encore la quantité de résidus de matière organique. Leurs observations ont permis d'obtenir de premiers résultats scientifiques dans la détermination de moments clés des écosystèmes océaniques: le démarrage et la durée des proliférations de microalgues. Ce dispositif, prometteur à l'échelle de la Méditerranée, pourrait être étendu au niveau mondial.
L'ERIC Euro-Argo a son siège au Centre Ifremer Bretagne La structure inter-organismes Coriolis animée par l'Ifremer, coordonne la contribution française à Argo. Toutes les données issues des flotteurs sont transmises de manière automatique via satellite au centre de données Coriolis et consultables par tous sur internet. Depuis le 12 mai dernier, la contribution européenne à Argo est devenue une structure légale, l'ERIC Euro-Argo (European Research Infrastructure Consortium). Son siège est au Centre Ifremer Bretagne pour une durée initiale de 5 ans. L'ERIC Euro-Argo assurera un rôle de coordination et sera en charge de l'achat et du suivi de flotteurs européens. Il sera officiellement inauguré le 17 juillet prochain à Bruxelles.
NAOS résulte d'un partenariat structurant entre l'Ifremer, l'UPMC (co-porteur du projet), le CNRS, le CUE UEB (UBO/IUEM), le SHOM et deux entreprises privées: CLS pour les aspects de télécommunications par satellite et la PME NKE.
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