Adrien - Lundi 27 Octobre 2025

🌍 Les émissions de gaz à effet de serre ont explosé en 2024

L'atmosphère terrestre a connu en 2024 une augmentation sans précédent du dioxyde de carbone (CO₂), un gaz qui contribue au réchauffement de notre planète.

Les scientifiques ont mesuré une augmentation de 3,5 parties par million (ppm) de CO₂ dans l'air entre 2023 et 2024, ce qui représente la plus forte hausse annuelle depuis le début des relevés modernes en 1957. Cette concentration totale atteint désormais environ 423,9 ppm, soit 152 % de plus qu'avant l'ère industrielle. Les causes principales incluent la combustion persistante des énergies fossiles par l'humanité, une recrudescence des incendies de forêt, et une diminution de l'absorption par les puits de carbone naturels comme les océans et les forêts. Ces derniers, qui capturent habituellement une partie du CO₂, semblent moins efficaces, aggravant la situation.


Image d'illustration Pixabay


Le CO₂ est le principal gaz à effet de serre responsable du changement climatique, représentant environ 80 % de l'effet de réchauffement depuis 1990, selon l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique. En piégeant la chaleur solaire, il élève les températures moyennes mondiales, ce qui modifie les régimes météorologiques, fait monter le niveau des mers, et menace la sécurité alimentaire et économique de milliards de personnes. Ko Barrett, secrétaire générale adjointe de l'Organisation météorologique mondiale, a souligné que réduire les émissions est vital pour la stabilité climatique et le bien-être des communautés.

Les émissions de gaz à effet de serre varient considérablement selon les pays. En 2024, la Chine était le plus grand émetteur, responsable d'environ 29,2 % des émissions mondiales, suivie des États-Unis à 11,1 % et de l'Inde à 8,2 %. Alors que la Chine et l'Inde ont augmenté leurs rejets par rapport à 2023, ceux des États-Unis sont restés stables. Pourtant, des initiatives comme l'accord de Paris visent à limiter ces émissions, mais des actions politiques, telles que le retrait répété des États-Unis de cet accord, compliquent les efforts mondiaux. Le projet Climate Action Tracker estime que ni la Chine ni les États-Unis ne font assez, les classant respectivement comme "très insuffisants" et "critiquement insuffisants".

Outre le CO₂, d'autres gaz comme le méthane (CH₄) et le protoxyde d'azote (N₂O) ont aussi atteint des niveaux records en 2024, avec des hausses de 166 % et 25 % par rapport aux époques préindustrielles. Ces augmentations s'expliquent en partie par des boucles de rétroaction positives: le réchauffement réduit l'efficacité des puits de carbone, comme les océans qui absorbent moins de CO₂ dans des eaux plus chaudes, accélérant ainsi le changement climatique. Oksana Tarasova, une experte de l'Organisation météorologique mondiale, a insisté sur la nécessité de renforcer la surveillance pour mieux comprendre ces mécanismes.


Face à cette urgence, les recommandations du rapport incluent une réduction drastique des émissions et une amélioration des systèmes de suivi. Les solutions passent par une transition énergétique vers des sources renouvelables et une meilleure gestion des ressources naturelles. Sans action rapide, les impacts sur les écosystèmes et les sociétés humaines pourraient s'intensifier, rendant chaque année plus critique pour l'avenir de la planète.

Les puits de carbone naturels


Les puits de carbone sont des réservoirs naturels, comme les océans et les forêts, qui absorbent et stockent le dioxyde de carbone de l'atmosphère. Ce processus aide à réguler le climat en réduisant la quantité de CO₂ disponible pour piéger la chaleur. Par exemple, les arbres captent le CO₂ lors de la photosynthèse, tandis que les océans le dissolvent dans l'eau.

Cependant, l'efficacité de ces puits est menacée par le changement climatique. Avec l'augmentation des températures, les océans absorbent moins de CO₂ car les gaz se dissolvent moins bien dans l'eau chaude. De plus, la déforestation et la dégradation des écosystèmes réduisent la capacité des forêts à agir comme des éponges à carbone.

Cette diminution crée une boucle de rétroaction positive: moins de CO₂ est absorbé, ce qui accélère le réchauffement, qui à son tour affaiblit davantage les puits. Des études montrent que si cette tendance se poursuit, jusqu'à 30 % de l'absorption naturelle pourrait être compromise d'ici la fin du siècle.

Pour contrer cela, des initiatives de reforestation et de protection des zones marines sont essentielles. En restaurant ces écosystèmes, nous pouvons booster leur capacité à capturer le carbone, offrant une solution naturelle pour atténuer les effets du changement climatique.
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