Les travaux conduits par des scientifiques de Porto (Portugal) ont montré que consommer de l'ecstasy provoquait la destruction prématurée des neurones du cerveau chez le rat adolescent.
Ce projet financé par la fondation Calouste Gulbenkian a permis de préciser les effets de l'accumulation de sérotonine dans les extrémités des terminaisons nerveuses: les axones. L'accumulation prolongée de sérotonine provoquée par le principal composant de l'ecstasy, le MDMA, est responsable entre autres des effets agréables de la drogue. Cependant, jusqu'à ce jour, l'effet de cette accumulation prolongée sur la santé des consommateurs n'avait pas pu être explicité.
Or, l'étude publiée dans la revue scientifique
Journal of Neuroscience par cette équipe portugaise montre que la dégradation de la sérotonine accumulée au niveau des mitochondries - organites cellulaires responsables de le production d'énergie pour la cellule - exposent celles-ci à un stress oxydatif important et provoquent des délétions de parties de leur ADN. La production d'énergie cellulaire est alors diminuée considérablement, pouvant entraîner la mort cellulaire des neurones par apoptose ou nécrose. Le rôle protecteur d'un médicament utilisé pour traiter les patients atteints de la maladie de Parkinson, la Sélégiline, a également été rapporté dans cette étude.
Ainsi, il a été possible de mettre en évidence l'effet délétère de cette drogue chez les adolescents. Consommateurs majoritaires d'ecstasy, ce sont eux qui sont les plus sensibles à ses effets du fait d'un système cérébral et hormonal non mature. Les chercheurs espèrent voir apparaître chez les adolescents une prise de conscience et ont lancé à travers le Portugal une campagne d'information sur les effets néfastes de cette drogue sur le cerveau.
Cette étude vient corroborer les résultats de recherches menées par plusieurs groupes britanniques et français qui expliquent les conséquences sur le comportement de l'usage de cette drogue qui augmenterait le risque d'affection psychiatrique de nature psychotique comme il est reporté dans la presse nationale.