Une étude publiée le 1er août dans la revue
SLEEP suggère qu'un sommeil de plus ou de moins de 7 heures est associé à une augmentation des risques de développer une maladie cardiovasculaire. L'enquête s'est intéressée à collecter des informations auprès de 30397 adultes sur des facteurs démographiques, des caractéristiques socio-économiques, la santé et le style de vie.
Les résultats montrent que 8% de la population étudiée a rapporté un sommeil quotidien de 5 heures ou moins, y compris les siestes, et 9% de cette même population un sommeil de 9 heures ou plus. Après ajustement de plusieurs paramètres tels que l'âge, fumer, boire, l'indice de masse corporelle, le diabète, l'hypertension, la dépression et l'origine ethnique, les auteurs de ce travail ont montré que ces individus avaient respectivement 2,2 et 1,5 fois plus de risque de développer une maladie cardiovasculaire que des individus dormant 7 heures par nuit. Pour les personnes dormant 6 ou 8 heures le risque est respectivement de 1,3 et de 1,2 fois plus élevé. Les résultats indiquent également qu'une fois que les individus ayant des risques cardiovasculaires connus (diabète et hypertension) étaient exclus, l'association entre un sommeil de moins de 5h, ou de plus de 9 heures, et les maladies cardiovasculaires restait deux fois plus élevée.
Dans cette étude, les auteurs proposent des dérégulations métaboliques et endocrines liées au manque de sommeil, comme responsables des maladies cardiovasculaires. Par exemple, la diminution de la tolérance au glucose, la réduction de la sensibilité à l'insuline, ou encore l'augmentation de la pression artérielle pourraient être des facteurs favorisant le durcissement des artères. A l'opposé, des temps plus long seraient associés à une mauvaise qualité du sommeil ou à des pathologies respiratoires sous-jacentes, bien que la causalité de tous ces phénomènes avec les maladies cardiovasculaires n'ait pas pu être démontrée.
Auteur de l'article: Pierre-Alain Rubbo