Adrien - Lundi 15 Avril 2024

Des dinosaures aux oiseaux: cette anomalie de l'ADN a trompé les scientifiques

La chute d'un immense météore il y a 65 millions d'années a sonné le glas pour la plupart des dinosaures. Mais pas tous. Les oiseaux, derniers dinosaures vivants, ont prospéré après cet événement.

Les scientifiques ont longtemps cherché à organiser les quelque 10 000 espèces d'oiseaux en un arbre généalogique clair, afin de comprendre comment ces survivants des dinosaures ont conquis les cieux. Cependant, la tâche s'est avérée plus compliquée que prévu, même avec l'avènement du séquençage d'ADN à bas coût.


En effet, une anomalie génétique longtemps négligée a récemment révélé que l'arbre généalogique des oiseaux est bien plus complexe qu'on ne le croyait, bousculant notre compréhension de leur évolution et celle d'autres organismes.

Deux nouvelles études révèlent que ce qui a induit les scientifiques en erreur est une section d'un chromosome qui, au lieu de se mélanger avec l'ADN environnant comme il se doit, est restée figée dans le temps pendant des millions d'années.


Cette section, représentant seulement 2% du génome des oiseaux, a conduit à croire que la majorité d'entre eux pouvait être regroupée en deux grandes catégories, avec les flamants et les pigeons comme cousins évolutifs. Cependant, un arbre généalogique plus précis, prenant en compte cette section trompeuse du génome, révèle quatre groupes principaux et éloigne davantage les flamants des pigeons.

Les chercheurs, sous la direction d'Edward Braun de l'Université de Floride et de Siavash Mirarab de l'Université de Californie à San Diego, ont découvert cette section de chromosome en analysant les génomes de 363 espèces d'oiseaux, révélant un arbre généalogique différent de celui précédemment établi sur la base de 48 espèces. Cette découverte fait partie du projet de génomique aviaire B10K, une collaboration internationale visant à déchiffrer l'histoire évolutive des oiseaux.

Le phénomène de recombinaison génétique, processus par lequel les gènes des parents se mélangent chez leur descendance, s'est trouvé supprimé dans cette section de chromosome pendant quelques millions d'années, au moment de l'extinction des dinosaures. Cette suppression a fait que les flamants et les pigeons semblaient plus proches l'un de l'autre dans cette partie spécifique de leur ADN. Toutefois, en considérant l'ensemble du génome, il est apparu clairement que ces deux groupes sont plus éloignés.

Cette découverte soulève la possibilité que d'autres organismes possèdent des régions génomiques similaires, induisant en erreur les analyses de leur évolution. Elle met en lumière l'importance d'une exploration approfondie des génomes pour comprendre la véritable histoire de l'évolution des espèces.
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