Cédric - Vendredi 11 Avril 2025

Les dinosaures n'étaient pas en déclin avant l'astéroïde 🦖

La disparition des dinosaures reste l'un des plus grands sujets de l'histoire naturelle. Une nouvelle étude remet en cause l'idée qu'ils étaient déjà affaiblis avant l'impact dévastateur.


Image d'illustration Pixabay

Des chercheurs de l'University College London proposent une explication inattendue: les fossiles tardifs seraient simplement moins visibles. Leur analyse suggère que la diversité des espèces aurait pu être sous-estimée en raison de biais géologiques. Autrement dit, ce n'est pas parcequ'il a été trouvé moins de fossiles qu'il y avait moins de dinosaures !

Un biais dans les archives fossiles


L'étude s'appuie sur l'examen minutieux de plus de 8 000 fossiles nord-américains datant des 18 derniers millions d'années du Crétacé. Les données brutes semblaient confirmer la thèse d'un déclin progressif, avec une diversité maximale atteinte vers 75 millions d'années avant notre ère. Cette interprétation a longtemps alimenté les débats parmi les paléontologues.


Les chercheurs ont croisé ces observations avec une analyse géologique approfondie des sites de fouilles. Ils ont constaté que les couches rocheuses du Maastrichtien (dernière période du Crétacé) sont moins exposées et souvent masquées par la végétation ou l'érosion. Cette réduction des affleurements accessibles expliquerait en partie la diminution apparente des découvertes fossiles.

L'équipe a également mis en évidence des variations régionales importantes. La disparition progressive de la Voie maritime intérieure de l'Ouest a profondément modifié les paysages nord-américains. Ces bouleversements géographiques ont créé des conditions de fossilisation inégales selon les écosystèmes, biaisant notre perception de la biodiversité réelle de l'époque.

Une méthode innovante pour réévaluer l'histoire


Pour contourner les limites des archives fossiles, l'équipe a adapté une technique d'écologie spatiale: la modélisation d'occupation. Cette approche, habituellement utilisée pour étudier les espèces modernes, a permis d'estimer la répartition réelle des dinosaures malgré les lacunes dans les découvertes. Les chercheurs ont appliqué cette méthode à quatre groupes clés, dont les tyrannosaures et les cératopsidés.

L'étude a divisé l'Amérique du Nord en une grille de cellules, évaluant pour chacune la probabilité d'occupation par ces dinosaures. Les paramètres incluaient des facteurs géologiques comme l'exposition des roches, mais aussi des éléments paléoenvironnementaux (climat, végétation). Cette analyse a révélé une stabilité surprenante des habitats disponibles sur près de 10 millions d'années.

Les résultats montrent des différences marquées entre groupes. Les cératopsiens, comme les tricératops, apparaissent plus fréquemment dans les plaines émergentes de la fin du Crétacé. À l'inverse, les hadrosaures, liés aux milieux riverains, semblent moins représentés - un artefact probable des changements dans les systèmes fluviaux. Ces variations soulignent l'importance de contextualiser chaque groupe séparément.
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