De nombreuses hypothèses avaient été émises sur les effets de la collision entre le noyau de la comète Tempel-1 et l'impacteur. Y aurait-il un flash, et si oui, de quelle intensité, et de quelle durée ? Les supputations allaient donc bon train... Et les physiciens, les astronomes, s'attendaient à tout... mais pas à ça !
A l'analyse des images transmises par les caméras de la sonde depuis une distance de 550 km, il apparaît clairement que deux émissions de lumière se sont distinctement produites, nettement séparées dans le temps. Un premier éclair est accompagné de matière rapidement éjectée du noyau, en prenant une forme d'onde de choc (mais il n'y a pas d'atmosphère de densité suffisante autour de Tempel-1 pour créer une telle onde). Peu de temps après, un second éclair explose littéralement la surface, projetant des trombes de matière vers l'extérieur. Il ne s'agit pas d'un nuage de gaz et de particules tel ceux formant la queue des comètes, mais bien d'un cône de matière dense, projetant une ombre nettement visible sur le noyau.
L'impacteur semble avoir pénétré très profondément sous la surface, créant la première émission lumineuse sous l'effet de l'énergie cinétique dégagée. L'élévation brutale de température aurait alors provoqué l'émission de gaz incandescent, agrandissant considérablement le cratère d'impact.
Images 2 à 5 (bords gris): première explosion
Images 6 et suivantes (bords jaunes): deuxième explosion
Alors que les astrophysiciens s'attendaient à un flash plutôt bref, l'émission lumineuse était toujours nettement visible depuis la Terre 50 minutes après l'évènement.
Comparaison
Afin de mieux se rendre compte de l'ampleur du phénomène et des interrogations qui en découlent, nous pouvons imaginer que proportionnellement à un noyau cométaire ramené sur les photos à 10 cm (il est en réalité de 6,2 km), la taille de l'impacteur est d'environ 0,016 mm, donc parfaitement invisible. Mais il a pourtant suffi à déclencher cette réaction particulièrement spectaculaire.