Redbran - Lundi 1er Mai 2023

Un cuir autoréparant à base de mycélium

Vous avez déjà entendu parler de matériaux capables de s'auto-réparer ? Voici un exemple étonnant qui pourrait bien révolutionner l'industrie textile.

Des chercheurs en biotechnologie de l'Université de Newcastle et de l'Université de Northumbria, au Royaume-Uni, ont développé un matériau textile à base de mycélium capable de s'auto-réparer. Ce travail, publié dans la revue Advanced Functional Materials, est le fruit de la collaboration entre Elise Elsacker, Martyn Dade-Robertson et Meng Zhang.

Le mycélium est une structure filamenteuse produite par certains types de champignons. Les recherches antérieures ont montré que des colonies fongiques peuvent se développer en formant des structures emmêlées de mycélium. Ces structures, généralement présentes dans le sol, peuvent être traitées pour produire un matériau appelé cuir de mycélium, en raison de sa ressemblance avec le cuir de vache.

Cependant, les chercheurs ont observé que les traitements utilisés pour fabriquer le cuir de mycélium ont tendance à tuer les chlamydospores, de petits nodules permettant au matériau de se régénérer dans certaines conditions. Ils ont donc cherché à modifier le procédé pour préserver ces chlamydospores, afin de permettre au matériau de s'auto-réparer dans un environnement propice.

L'équipe a cultivé son propre mycélium en ajoutant des chlamydospores actives à un mélange aqueux de glucides, protéines et autres nutriments. Après avoir laissé le temps nécessaire pour qu'une peau épaisse se forme à la surface du liquide, ils l'ont retirée et l'ont mise à sécher. Pendant ce séchage, ils ont procédé à un traitement permettant au matériau de devenir semblable au cuir sans tuer les chlamydospores.

Le matériau obtenu présente des caractéristiques similaires aux autres cuirs de mycélium. Pour vérifier sa capacité à s'auto-réparer, les chercheurs ont pratiqué des trous dans le matériau, puis l'ont placé dans un bain de liquide identique à celui utilisé pour sa création. En séchant, ils ont constaté que les chlamydospores se régénéraient et comblaient les trous. Les tests ont montré que le matériau ainsi réparé était aussi solide qu'un échantillon intact, bien qu'il reste possible de voir où se trouvaient les trous initialement.
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