Michel - Jeudi 9 Juin 2005

Le coeur de la supernova 1987A garde son mystère

Lorsque la supernova 1987A a explosé dans le Grand Nuage de Magellan, c'était la plus proche supernova depuis 300 ans, donnant aux astronomes une formidable opportunité d'étudier ce phénomène rare. Une étoile à neutrons ou un trou noir devrait s'être formé au centre de l'anneau de débris, mais jusqu'à présent, toutes les observations entreprises n'ont pas permis la détection d'une source lumineuse au centre des restes de la supernova.


Aucun signe d'étoile à neutron dans les restes de la supernova 1987A

La détection d'un trou noir ou d'une étoile à neutrons est un défi. Un trou noir peut être détecté seulement lorsqu'il engloutit de la matière, car celle-ci se réchauffe et émet de la lumière lorsqu'elle s'engouffre dans le trou noir. Une étoile à neutrons à la distance du Grand Nuage de Magellan peut être détectée seulement lorsqu'elle émet des faisceaux de radiations comme un pulsar, ou lorsqu'elle accumule de la matière chaude comme un trou noir.

Les observations ont éliminé la possibilité de la présence d'un pulsar dans SN 1987A. Même si les faisceaux du pulsar ne visaient pas la Terre, ils éclaireraient les nuages de gaz environnants. Toutefois, les théories prévoient qu'il peut s'écouler de 100 à 100.000 ans pour qu'un pulsar se forme à la suite d'une supernova, car l'étoile à neutrons doit se procurer un champ magnétique suffisamment puissant pour alimenter le faisceau du pulsar. SN 1987A est peut être trop jeune pour posséder un pulsar.

En conséquence, la seule manière que les astronomes ont de détecter l'objet central est de rechercher les preuves de l'accroissement de matière dans l'étoile à neutrons ou le trou noir. Cet accroissement pourrait se produire soit par un accroissement sphérique où la matière s'engouffrerait depuis toutes les directions, soit par accumulation plane où la matière tomberait en spirale à l'intérieur de l'objet à partir d'un disque (disque d'accrétion).

Les données du télescope spatial Hubble éliminent l'augmentation sphérique parce que dans ce processus la lumière serait assez brillante pour être détectée. Si l'accrétion du disque a lieu, la lumière qu'elle produit est très faible, signifiant que le disque lui-même doit être très faible en masse et en étendue. En outre, l'absence de rayonnement discernable indique que le taux d'accrétion du disque représente environ moins d'un cinquième de la masse de la Lune par an.

En l'absence d'une détection déterminante, les astronomes espèrent en apprendre plus au sujet de l'objet central en étudiant les nuages de poussière qui l'entourent. Cette poussière absorbe la lumière visible et ultraviolette et re-émet l'énergie dans les longueurs d'ondes infrarouges.

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