Sélectionner des embryons pour obtenir des enfants plus intelligents est désormais possible. L'entreprise américaine Heliospect Genomics propose de classer les embryons selon leur génome, en se basant notamment sur des critères de QI. Un procédé qui n'est pas sans soulever des questions.
En analysant les embryons issus de fécondation in vitro (FIV), Heliospect utilise des algorithmes pour déterminer les traits génétiques futurs. La société propose ensuite aux parents de choisir leur embryon préféré. Ces analyses ne sont pas seulement réservées à l'intelligence. D'autres traits, comme la susceptibilité de développer certaines maladies ou encore le sexe, peuvent également être pris en compte. Heliospect vend ses services à une clientèle privilégiée.
Les technologies prédictives d'Heliospect reposent sur des données issues de l'UK Biobank. Cependant, cette pratique est loin d'être acceptée partout. Au Royaume-Uni, par exemple, la sélection d'embryons pour des raisons non médicales est interdite. Les questions éthiques sont au cœur du débat. Certains experts estiment que ce service pourrait accroître les inégalités en créant une forme de "perfection génétique" accessible uniquement aux plus riches.
En outre, Heliospect assure respecter les lois en vigueur dans les pays où elle opère, notamment aux États-Unis, où les réglementations sont moins strictes qu'en Europe. Mais les implications sociales de cette technologie préoccupent de nombreux scientifiques.
Cette approche pourrait entraîner une forme de discrimination envers ceux qui ne répondent pas aux critères de perfection établis par cette technologie. Une réflexion s'impose sur les limites de la génétique appliquée à la procréation.
Qu'est-ce que la prédiction génomique ?
La prédiction génomique est une méthode qui utilise l'analyse des données génétiques pour estimer les caractéristiques ou les traits probables d'un individu. Ces données proviennent généralement du séquençage de l'ADN et permettent de prédire des éléments tels que le risque de maladies, les aptitudes cognitives, ou encore des traits physiques.
Ce procédé repose sur des algorithmes qui analysent des milliers de variants génétiques. Les scientifiques utilisent des bases de données comme celle de l'UK Biobank pour affiner ces prédictions et évaluer des traits complexes sur le long terme.