Cédric - Vendredi 31 Octobre 2025

🤔 Ces scientifiques s'intéressent à la respiration... par les fesses ! Pourquoi ?

Une perspective médicale inattendue émerge des laboratoires japonais, où une approche pour le moins insolite pour l'administration d'oxygène vient de franchir une étape significative. Cette méthode, inspirée de mécanismes biologiques observés dans la nature, repose sur l'utilisation des parois intestinales comme interface d'échange gazeux. Les premiers essais cliniques viennent de révéler l'innocuité de cette procédure chez des volontaires sains, ouvrant la voie à de potentielles applications thérapeutiques pour des patients en détresse respiratoire.

Le concept scientifique sous-jacent, nommé ventilation entérale, pourrait constituer une alternative aux techniques conventionnelles de suppléance respiratoire. Son principe actif utilise un liquide aux propriétés physico-chimiques particulières, capable de fixer des quantités importantes d'oxygène. L'objectif thérapeutique est de permettre à ce gaz vital de traverser la muqueuse rectale pour rejoindre la circulation sanguine, contournant ainsi les voies aériennes supérieures lorsqu'elles deviennent défaillantes.



Une inspiration venue du monde animal



Plusieurs espèces aquatiques ont développé des capacités respiratoires intestinales pour survivre dans des environnements pauvres en oxygène. Les loaches, poissons d'eau douce, peuvent ainsi avaler de l'air en surface et en extraire l'oxygène via leur tube digestif. Certaines tortues d'eau douce utilisent également leur cloaque pour réaliser des échanges gazeux sous l'eau. Ces observations ont fourni aux chercheurs des pistes sérieuses pour explorer des voies respiratoires alternatives chez les mammifères.

La muqueuse intestinale humaine présente des caractéristiques anatomiques favorables à ce type d'échange. Fine et richement vascularisée, elle permet normalement l'absorption des nutriments et de certains médicaments. Les scientifiques ont émis l'hypothèse que cette membrane pourrait également laisser diffuser des molécules d'oxygène vers les capillaires sanguins. Des travaux antérieurs sur modèles porcins avaient validé ce principe, démontrant la possibilité d'oxygéner le sang par cette voie non conventionnelle.

Le liquide employé dans ces recherches, la perfluorodécaline, possède une affinité exceptionnelle pour les gaz respiratoires. Ce composé peut dissoudre jusqu'à cinquante fois plus d'oxygène que l'eau, créant ainsi un gradient de concentration favorable à sa diffusion passive à travers les tissus. Déjà approuvé pour certains usages médicaux, ce produit offre l'avantage d'être biologiquement inerte et non absorbé par l'organisme.



Premiers résultats chez l'Homme


L'essai clinique préliminaire a inclus 27 volontaires masculins en bonne santé. Les participants ont reçu différentes quantités de perfluorodécaline non oxygénée (entre 0,25 et 1,5 litres), devant être conservée pendant 60 minutes dans leur rectum. Cette phase initiale visait exclusivement à évaluer la tolérance locale et systémique de la procédure, sans mesurer l'efficacité des échanges gazeux. Le protocole expérimental a soigneusement augmenté les volumes administrés pour identifier d'éventuels effets indésirables.


Parmi les participants, 20 ont supporté la totalité de la durée prévue, y compris ceux ayant reçu les volumes les plus importants. Les observations cliniques n'ont révélé aucune modification des paramètres vitaux durant l'expérimentation. Les chercheurs ont néanmoins noté l'apparition de sensations de ballonnement abdominal et d'inconfort chez les sujets recevant les plus grands volumes, sans toutefois constater de réactions indésirables sévères.

Les investigateurs soulignent le caractère préliminaire de ces données dans les colonnes de la revue Med. Ils indiquent que cette première étape valide uniquement l'aspect sécuritaire de la méthode chez des sujets sains. La démonstration de son efficacité pour améliorer l'oxygénation sanguine nécessitera des investigations complémentaires utilisant la version oxygénée du liquide. Ces résultats ouvrent cependant une voie prometteuse pour le développement de cette approche thérapeutique.
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