Dans une étude publiée dans
Nature Astronomy, une équipe internationale de scientifiques, incluant Julien de Wit de l'Institut de Technologie du Massachusetts (MIT) et Amaury Triaud de l'Université de Birmingham, a proposé une nouvelle méthode pour détecter la présence de vie sur des exoplanètes. Cette technique se base non pas sur la présence, mais sur l'absence d'une caractéristique chimique dans leur atmosphère: le dioxyde de carbone.
Image d'illustration Pixabay
Les chercheurs suggèrent qu'une planète terrestre avec une quantité substantiellement inférieure de dioxyde de carbone par rapport à d'autres planètes dans le même système pourrait indiquer la présence d'eau liquide, et potentiellement de vie, à sa surface. Cette nouvelle signature est détectable avec les technologies actuelles, notamment par le Télescope Spatial James Webb (JWST) de la NASA.
Cette avancée est significative car, jusqu'à présent, les caractéristiques d'habitabilité proposées étaient difficiles, voire impossibles, à mesurer avec les observatoires existants. Julien de Wit précise que cette méthode pourrait permettre de confirmer la présence d'eau liquide sur une autre planète dans les prochaines années.
Au sein de notre propre système solaire, les scientifiques ont pu détecter la présence d'océans liquides en observant des "reflets" ou des réflexions spéculaires à la surface des corps célestes, comme sur Titan, le plus grand satellite de Saturne. Pour les planètes lointaines, une telle détection est hors de portée avec les technologies actuelles, mais l'équipe a trouvé un autre indice d'habitabilité: une atmosphère appauvrie en dioxyde de carbone.
En effet, la Terre, comparée à ses voisines Vénus et Mars, présente une quantité nettement inférieure de CO2 dans son atmosphère. Cette différence s'explique par le fait que les océans terrestres ont absorbé d'importantes quantités de CO2, un processus qui a joué un rôle majeur dans la régulation du climat et l'habitabilité de notre planète.
Ainsi, si une exoplanète présente une teneur en CO2 nettement inférieure à celle de ses voisines, cela pourrait indiquer la présence d'océans d'eau liquide et de vie à sa surface. Les chercheurs proposent également de rechercher de l'ozone dans l'atmosphère de ces planètes, car sur Terre, les organismes vivants contribuent à l'émission d'oxygène, qui se transforme ensuite en ozone. La détection simultanée de CO2 appauvri et d'ozone pourrait indiquer non seulement une planète habitable mais aussi habitée.
Ce nouvel axe de recherche offre une feuille de route pour la détection de planètes habitables, particulièrement dans les systèmes où plusieurs planètes terrestres de taille similaire orbitent proches les unes des autres, comme le système TRAPPIST-1. Cette découverte pourrait mener à des découvertes changeant le paradigme dans les années à venir.