Nous ne sommes pas si différents après tout, du moins en ce qui concerne notre système immunitaire. Une nouvelle étude a découvert que deux personnes prises au hasard ont de grandes chances de partager des dizaines de milliers de lymphocytes T ayant exactement le même récepteur à leur surface alors qu'on les croyait tous forcément uniques. Ce résultat suggère que la comparaison des séquences de récepteur des lymphocytes T d'individus bien portants avec celles de patients atteints de maladies auto-immunes ou faisant une maladie du greffon contre l'hôte pourrait aider les scientifiques à envisager comment modifier le répertoire des lymphocytes T pour corriger les réactions auto-immunes ou améliorer la compatibilité entre donneurs et receveurs de greffe.
Cellules du sang - A droite un lymphocyte T.
Pour se garder de tous les mauvais microbes qui traînent, les cellules de notre système immunitaire produisent une gamme extrêmement variée d'anticorps et de récepteurs T. Cette diversité est produite par des réarrangements génétiques où des fragments de différents gènes sont raboutés comme les perles sur un collier pour donner des séquences uniques de récepteurs.
Alors que l'on pensait que ce processus obéissait uniquement au hasard, Harlan Robins, du
Fred Hutchinson Cancer Research Center à Seattle, et ses collègues montrent par un séquençage génétique approfondi que la production de ces cellules immunitaires est un processus très sélectif qui aboutit à un nombre étonnamment faible de récepteurs T chez différentes personnes.
Dans leur étude, les auteurs ont pris des échantillons sanguins contenant des millions de lymphocytes T chez sept donneurs sains et séquencé plus de 5 millions de séquences d'ADN codant pour leurs récepteurs. En comparant les séquences obtenues, l'équipe a trouvé que l'ensemble des séquences de récepteurs T utilisé par le système immunitaire n'est pas un mélange aléatoire de toutes les possibilités mais correspond en fait à un petit groupe cohérent ayant des propriétés identifiables. De plus, les auteurs ont trouvé que des donneurs pris deux à deux pouvaient partager des milliers de récepteurs T, même lorsqu'ils étaient d'origine ethnique différente.
En d'autres termes, le système immunitaire des personnes en bonne santé s'avère bien plus semblable que ne le prévoyaient les modèles informatiques.