De nouvelles recherches sur la manière dont se développent les glandes salivaires chez la souris suggèrent un moyen de régénérer ces glandes chez les patients cancéreux qui subissent des rayonnements à la tête et au cou.
Nous savons le plus souvent que l'activité nerveuse contrôle la fonction des glandes salivaires, idée qui remonte aux expériences classiques de Pavlov lorsqu'il conditionnait des chiens à saliver au son d'une cloche. Plus d'un siècle plus tard, des travaux menés par Sarah Knox, du "
National Institute of Dental and Craniofacial Research, National Institutes of Health" à Bethesda, MD, et ses collègues montrent que les nerfs agissent bien plus tôt que prévu sur la production de salive, c'est-à-dire dès le développement de l'embryon.
Comme tous les organes, les glandes salivaires se développent par une interaction entre l'épithélium et les cellules environnantes où des signaux régulent précisément la croissance des nouveaux bourgeons cellulaires de glandes. Des regroupements nerveux appelés ganglions se forment autour des bourgeons dans le jour qui suit leur apparition. Les chercheurs rapportent dans un article de
Science que les signaux issus de ces nerfs préservent jusqu'à l'âge adulte une population de cellules progénitrices de l'épithélium capables de donner de nouvelles cellules glandulaires. Un système similaire est aussi à l'oeuvre au cours du développement de la prostate.
Dans un autre article Perspective, Jason Rock et Brigid Hogan, du
Duke University Medical Center à Durham, NC, relèvent que l'un des effets indésirables du rayonnement appliqué aux tumeurs de la tête et du cou est d'induire des lésions irréparables des glandes salivaires, entraînant une xérostomie (bouche sèche) incurable qui limite beaucoup la qualité de vie des patients traités. Ils suggèrent donc que les chercheurs pourraient un jour être capables de simuler la régénération des glandes salivaires après irradiation par l'administration locale d'un produit qui stimulerait le type de signalisation gliale décrit par Knox et ses collègues, ou par stimulation de la croissance des cellules gliales.