La question posée depuis longtemps de savoir si nous produisons ou non de nouvelles cellules cardiaques au cours de la vie vient finalement de trouver une réponse annoncent des chercheurs.
Olaf Bergmann, de l'Institut Karolinska à Stockholm, et ses collègues ont tiré partie de la pollution radioactive de l'atmosphère pour déterminer que nous renouvelons effectivement une partie de nos cellules cardiaques, ou cardiomyocytes, avec l'âge.
Les niveaux atmosphériques en carbone 14 élevés durant l'époque où les essais nucléaires étaient aériens ont rendu toutes les cellules vivantes d'alors plus concentrées en cet isotope. Les niveaux de carbone 14 ont lentement baissé dans notre ADN depuis que ce type d'essai nucléaire a été interdit et les chercheurs ont pu se servir de cet indice pour estimer l'âge des cellules. Ils ont donc daté par le carbone 14 les cellules cardiaques de gens nés à différents moments avant et après les essais nucléaires, remontant ainsi à l'âge de fabrication de leur ADN.
Leurs résultats indiquent que les cardiomyocytes se renouvellent lentement durant notre vie, le taux de renouvellement diminuant progressivement, de un pour cent par an à l'âge de 25 ans jusqu'à 0,45 pour cent à l'âge de 75 ans. Les chercheurs ont trouvé que moins de 50 pour cent des cardiomyocytes sont remplacés au cours d'une vie normale. Cette découverte suggère qu'il n'est pas vain de chercher des moyens thérapeutiques de stimuler ce processus pour tenter de réparer des lésions du coeur chez l'homme. Un article de la revue
Science explique plus en détail ces résultats.