Adrien - Mercredi 12 Novembre 2025

🎯 Cancer: ce dispositif innovant élimine les tumeurs résistantes

Le traitement du cancer de la vessie pourrait connaître une avancée majeure grâce à une approche innovante de délivrance médicamenteuse. Cette méthode ciblée s'attaque spécifiquement aux tumeurs résistantes aux thérapies conventionnelles, offrant un nouvel espoir aux patients en échec thérapeutique.

Le dispositif TAR-200 se présente sous la forme d'un petit implant en forme de bretzel qui libère progressivement le médicament de chimiothérapie gemcitabine directement dans la vessie. Contrairement aux instillations traditionnelles où le médicament liquide ne reste que quelques heures, ce système maintient une concentration thérapeutique constante pendant trois semaines complètes par cycle de traitement. Cette durée prolongée d'exposition permet au principe actif de pénétrer plus profondément dans les tissus vésicaux et d'éliminer plus efficacement les cellules cancéreuses.


Le dispositif TAR-200, de forme particulière, contient le médicament de chimiothérapie gemcitabine et libère progressivement son principe actif pendant trois semaines par cycle thérapeutique.
Crédit: Johnson & Johnson


L'essai clinique international SunRISe-1 a inclus 85 patients atteints d'un cancer de la vessie non invasif à haut risque qui n'avaient pas répondu au traitement standard par BCG. Ces patients étaient traditionnellement candidats à une cystectomie radicale, une ablation chirurgicale de la vessie comportant des risques importants et des conséquences majeures sur la qualité de vie. Le protocole thérapeutique consistait en des administrations de TAR-200 toutes les trois semaines pendant six mois, puis quatre fois par an durant les deux années suivantes.

Les résultats publiés dans le Journal of Clinical Oncology révèlent que 70 patients sur 85 ont vu leur cancer disparaître complètement dans les trois mois suivant le traitement. Près de la moitié de ces patients maintenaient cette rémission complète après un an de suivi. Le traitement s'est montré bien toléré avec des effets secondaires minimes, contrairement à l'association avec d'autres immunothérapies qui s'est avérée moins efficace et plus toxique.

Le docteur Sia Daneshmand, investigateur principal de l'étude, souligne que cette approche représente l'option thérapeutique la plus efficace jamais documentée pour cette forme courante de cancer vésical. La Food and Drug Administration américaine a accordé à TAR-200 une procédure accélérée d'examen, reconnaissant son potentiel thérapeutique significatif. Plusieurs essais cliniques supplémentaires explorent actuellement les applications élargies de cette technologie de libération prolongée.

Cette innovation thérapeutique ouvre des perspectives prometteuses pour le traitement localisé des cancers, où la délivrance prolongée de médicaments pourrait révolutionner la prise en charge de nombreuses pathologies tumorales. La capacité de maintenir une concentration thérapeutique optimale directement au niveau de la tumeur tout en minimisant les effets systémiques représente un avantage considérable par rapport aux approches conventionnelles.

Le cancer de la vessie non invasif à haut risque



Le cancer de la vessie non invasif représente la forme la plus fréquente de cette pathologie, se développant dans la paroi interne de l'organe sans atteindre les couches musculaires plus profondes. Cette localisation superficielle permet théoriquement un traitement localisé, mais certains facteurs comme la taille des tumeurs, leur nombre ou leur caractère agressif définissent le risque élevé de récidive.

La classification en risque élevé implique que ces tumeurs présentent une probabilité importante de réapparition après traitement initial, voire de progression vers des formes plus invasives. Les patients concernés doivent bénéficier d'une surveillance rapprochée et de traitements plus intensifs que ceux atteints de formes à faible risque.

Le traitement standard pour ces cas consiste en l'instillation intra-vésicale de BCG, un immunomodulateur dérivé d'une souche bactérienne atténuée. Cependant, environ 30 à 40% des patients ne répondent pas adéquatement à cette thérapie, créant une impasse thérapeutique nécessitant des approches alternatives.

L'échec du traitement par BCG conduit traditionnellement à proposer une cystectomie radicale, intervention chirurgicale majeure impliquant l'ablation complète de la vessie avec reconstruction urinaire, associée à des morbidités significatives et un impact profond sur la qualité de vie des patients.

Les systèmes de délivrance prolongée de médicaments


Les systèmes de délivrance prolongée représentent une approche thérapeutique innovante permettant de maintenir une concentration constante de principe actif au niveau du site d'action. Contrairement aux administrations traditionnelles qui créent des pics et des creux de concentration, ces dispositifs libèrent le médicament de manière contrôlée sur une période étendue.

Dans le domaine oncologique, cette technologie présente l'avantage majeur d'exposer continuellement les cellules tumorales à des doses thérapeutiques optimales, augmentant ainsi l'efficacité du traitement tout en réduisant la fréquence des administrations. La libération prolongée permet également d'atteindre des zones tumorales moins accessibles aux traitements conventionnels.


Le mécanisme de libération peut reposer sur différents principes physico-chimiques: diffusion à travers une membrane polymère, érosion progressive du dispositif, ou systèmes osmotiques contrôlés. Chaque technologie est optimisée en fonction des caractéristiques du médicament et du site d'application thérapeutique.

Ces systèmes ouvrent des perspectives thérapeutiques dans de nombreux domaines au-delà de l'oncologie, notamment pour les maladies chroniques nécessitant un traitement continu, les infections localisées, ou les pathologies inflammatoires où le maintien d'une concentration stable améliore significativement l'efficacité du traitement.
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