Michel - Vendredi 16 Février 2007

Une boule de cristal pour prédire les tremblements de terre ?

Lorsque le prochain séisme majeur frappera une région comme San Francisco, Kristy Tiampo, scientifique canadienne au CRSNG (Conseil de Recherches en Sciences Naturelles et en Génie), espère que l'on pourra non seulement évacuer les populations sinistrées, mais aussi reconstruire les zones dévastées.


San Francisco en ruine après le séisme de 1906

C'est pourquoi K. Tiampo, qui est titulaire de la Chaire de recherche industrielle CRSNG-Benfield-IPSC en évaluation des risques sismiques, participe à un effort international visant à améliorer les prévisions sismiques. Ayant fait ses études de premier cycle en génie sismique en Californie, elle cherche à mettre à profit ses recherches afin de dresser des cartes de prévisions plus précises au Canada et ailleurs dans le monde.

Au cours des cinq prochaines années, elle espère produire avec ses collaborateurs des prévisions sur dix ans pour plusieurs pays. Cette information leur permettra de présenter des suggestions aux gouvernements au sujet des régions où l'on devrait consolider les immeubles et déterminer l'ordre des préparatifs.

"Nous savons maintenant où se trouvent de nombreuses zones sismiques possibles, mais l'idée maîtresse est d'amener les gouvernements à investir dans les régions les plus à risque, affirme K. Tiampo. Nous travaillons en grande partie avec des cartes de risque qui prévoient les tremblements de terre pour les 30 à 50 prochaines années dans des régions très vastes. Nous devons déterminer les endroits à risque, afin d'y offrir un soutien en premier."

Kristy Tiampo et ses collaborateurs ont adapté leurs méthodes de prévision à partir d'une technique utilisée depuis longtemps en physique, la "dynamique des phases". Il s'agit de calculer le nombre de tremblements de terre à un endroit peu étendu, comme San Francisco, puis de comparer ce nombre à celui de toute une région.

Mais en fin de compte, selon K. Tiampo, il s'agit d'un problème sociologique. Lorsque les scientifiques ont en main cette information, il leur est difficile de publier des articles indiquant où les tremblements de terre auront lieu, car les personnes touchées n'en connaissent pas les conséquences.

"Un des principaux aspects de mes recherches consistent à trouver des moyens de communiquer de manière responsable et exacte de l'information sur les risques aux gouvernements et aux fonctionnaires, afin qu'ils puissent se préparer lorsqu'ils ont cette information en main."

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