Isabelle - Vendredi 3 Mai 2013

Un béton à partir de cendres provenant de la combustion de biomasse

Des chercheurs de l'Université de Grenade sont arrivés à fabriquer un béton autocompactant à partir de cendres provenant de la combustion en chaudière de pellets fabriqués avec des restes d´émondage d'olivier. Ce genre de béton, de par sa plasticité et sa cohésion, ne requiert pas de compactage lors de son utilisation dans le bâtiment et présente d'énormes avantages par rapport aux bétons conventionnels, qui se traduisent en une considérable épargne temporelle et économique.

Les scientifiques ont montré, dans un article publié dans la revue "Construction and Building Materials", les résultats préliminaires de l'utilisation des cendres volantes provenant de la combustion, dans des chaudières domestiques, de pellets fabriqués avec des résidus provenant de la biomasse d'olivier, comme substitut du filler dans la fabrication de béton autocompactant. Ce béton présente une résistance à la compression légèrement supérieure à celle du béton traditionnel, et supérieure au minimum établi par le Décret Royal 1247/2008, du 18 juillet, par lequel est approuvée "l'instruction de béton structurel".


Traditionnellement, pour obtenir un béton autocompactant il a fallu employer, avec les traditionnels arides, eau et ciment, un matériau granulaire inerte à fine granulométrie, dénommé filler, ainsi qu'un additif superplastifiant pour améliorer la fluidité du béton frais.

Tel que l'explique l'auteure principale de ce travail, la professeure Montserrat Zamorano Toro, du Département d'Ingénierie Civile de l'Université de Grenade, depuis l'approbation des politiques européennes et espagnoles pour la promotion d'énergies renouvelables, il s'est produit dans différents domaines une augmentation de l'utilisation de l'énergie de la biomasse, avec d'importants avantages environnementaux.


Sur l'image, le processus de fabrication du béton


Le problème des cendres


"Cependant, sa combustion implique la production de sous-produits de la combustion de biomasse, les cendres, qui doivent se gérer en fonction des principes de base de la gestion des résidus établis par la législation européenne (Directive 98/2008/CE) et espagnole (Loi 22/2011 du 28 juillet sur les résidus et les sols pollués)". Ces cendres sont éliminées actuellement dans des décharges, ou bien utilisées dans l'agriculture. Toutefois, l'augmentation de leur production rend nécessaire de chercher d'autres alternatives, parmi lesquelles leur application dans le secteur du bâtiment.

L'utilisation de cendres volantes dans le secteur du bâtiment, obtenues comme résidus de la combustion du charbon dans les centrales thermoélectriques, a été suffisamment démontrée et même normalisée. Il n'en est pas de même avec les cendres de la biomasse de l'olivier, objet de cette étude, dont les caractéristiques chimiques et physiques ont donné des résultats très différents à ceux obtenus avec les cendres traditionnelles (dû surtout à leur inactivité lors des processus de prise du ciment et à ce qu'elles sont plus fines).

Mme Zamora Toro avertit qu'au vu des résultats de ce travail, "l'utilisation de cendres volantes de biomasse comme filler en béton autocompactant est faisable", encore faut-il réaliser une étude à plus grande échelle et avec une plus grande portée afin de garantir la fabrication d'un béton de haute qualité.
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