Le 25 octobre 2012, à 23h33 heure locale, le 16ème satellite du système de géolocalisation chinois Beidou-2 (appelé également COMPASS) a été lancé avec succès depuis la base de lancement de Xichang, dans la province du Sichuan (sud-ouest de la Chine). Ce lancement, effectué avec la fusée porteuse Longue Marche 3-C, marque la fin de la deuxième phase du projet Beidou-2 avec la couverture de la zone Asie-Pacifique.
Ce lancement conforte la progression du déploiement de son propre système de navigation par satellites, semi-opérationnel depuis décembre 2011. Le pays prévoit d'avoir un total de 35 satellites en orbite d'ici 2020 afin de couvrir la totalité du globe. Les premières études du système de géolocalisation chinois ont débuté en 1983, à partir de la proposition du scientifique chinois CHEN Fangyun, d'utiliser un couple de satellites géostationnaires pour estimer la position d'un objet terrestre. Ces études ont donné naissance au projet de système de navigation régional appelé Beidou-1 ou TWIN STAR, destiné à un usage national. Deux satellites de démonstration, DFH-2/2A ont été lancés en 1989 pour préparer le futur système et étudier sa faisabilité.
Le système Beidou se développe en trois étapes. La première phase s'est tenue entre les années 2000 et 2003 avec la mise en place du système de démonstration de navigation par satellites Beidou-1. Destiné aux premiers essais technologiques et à la validation du concept, il est initialement constitué de quatre satellites dont deux satellites opérationnels et deux satellites redondants. Ce système de démonstration a été utilisé dans de nombreux domaines comme le suivi de la gestion des transports, la pêche maritime, la prévision météorologique, la prévention des feux de forêts, la synchronisation des systèmes de communication, la distribution de l'énergie, la supervision des catastrophes naturelles ou la sécurité nationale. Il a notamment joué un rôle important dans la mise en place des secours après les séismes des provinces du Sichuan et du Qinghai, ainsi que pour les jeux olympiques de Pékin et l'exposition universelle de Shanghai.
La deuxième phase, qui a débuté en 2007 est destiné à mettre en place un système de seconde génération, Beidou-2 qui consiste à fournir les données de navigation, de positionnement et de synchronisation plus précises au niveau de la Chine et de ses environs proches (couverture régionale sur l'Asie-Pacifique). Ce système devrait être utilisé utilisé dans les secteurs de l'aviation civile, des transports maritimes et ferroviaires, de la gestion des ressources foncières, de l'agriculture, du tourisme... La troisième phase du programme Beidou-2 devrait permettre à la Chine d'acquérir un système de géolocalisation mondial en service d'ici 2020.
Aujourd'hui, la phase II du système Beidou touche à sa fin avec la couverture de la zone Asie-Pacifique, dont la mise en service est prévue pour début 2013. Les autorités chinoises devraient d'ici cette date publier les documents d'interface (ICD - Interface Control Documents), qui remplaceront la version préliminaire, publié le 27 décembre 2011. La toute première démonstration du système de navigation par satellites chinois Beidou a été présentée durant la session inaugurale d'un symposium sino-pakistanais sur les systèmes globaux de navigation par satellites et leurs applications, qui s'est tenue le mardi 25 septembre. Le système est actuellement pourvu d'une base de contrôle au sol et de 16 satellites en orbite dont 5 placés en orbite terrestre géostationnaire (GEO: Geostationary Earth Orbit), 6 en orbite terrestre moyenne (MEO: Medium Earth Orbit) et 5 en orbite géosynchrone inclinée (IGSO: Inclined GeoSynchronous Orbit). Le développement et la fabrication des satellites est assurée par la China Academy of Space Technology (CAST).
Dans les années à venir, après sa mise en service mondial, les autorités chinoises annoncent que le système de navigation par satellites Beidou-2 représenterait 80% du marché chinois et 20% du marché mondial.