Isabelle - Jeudi 10 Octobre 2013

Les bactéries résistent aux antibiotiques en communiquant entre elles


Une bactérie Deinococcus radiodurans
De récentes recherches effectuées à l'Université de Western Ontario ont démontré que des bactéries telles que la Burkholderia cepacia (B. cepacia) résistaient aux traitements antibiotiques grâce à un système leur permettant de communiquer. La B. cepacia est une bactérie environnementale responsable de graves infections chez les patients atteints de fibrose kystique ou dont le système immunitaire est fragilisé.

Le Docteur Miguel Valvano et le doctorant Omar El-Halfawy ont constaté qu'au sein d'une population bactérienne, les cellules les plus résistantes aux antibiotiques produisaient et transmettaient des molécules aux cellules plus faibles afin de les fortifier. Ces molécules, dérivées d'acides aminés modifiés (la principale composante des protéines), protègent les cellules les plus fragiles chez la B. cepacia, mais aussi d'autres bactéries parmi lesquelles on retrouve la Pseudomonas aeruginosa, un agent pathogène très répandu chez les personnes atteintes de fibrose kystique, ou encore E. coli. La recherche a été publiée dans la revue PLOS One.


"Ces résultats témoignent de l'existence d'un nouveau mécanisme de résistance aux antimicrobiens qui repose sur une communication chimique entre les cellules bactériennes. Cette communication est rendue possible par des molécules microscopiques qui les protègent des effets des antibiotiques", explique le Docteur Valvano, professeur adjoint au Département de Microbiologie et d'Immunologie de la Schulich School of Medicine & Dentistry de l'Université de Western Ontario, et titulaire d'une chaire à la Queen's University Belfast. "Cela ouvre la voie à l'élaboration de traitements innovants destinés à inhiber les effets de ces substances chimiques, ce qui permettrait de lutter efficacement contre le problème de la
résistance aux antimicrobiens".

"Ces molécules peuvent être produites et utilisées par toutes les bactéries, à de rares exceptions près. On peut donc les considérer comme un langage universel compris par la plupart des bactéries", ajoute Omar El-Halfawy, enthousiasmé par cette découverte. "La Burkholderia a aussi un autre moyen de transmettre sa très forte résistance: elle diffuse des protéines qui se fixent aux antibiotiques, réduisant ainsi leur efficacité". La prochaine étape consiste donc à trouver comment empêcher ce phénomène.

Pour plus d'information voir (en anglais) http://www.plosone.org/article/info%3Ad ... ne.0068874
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