Des scientifiques ont fait un pas de plus vers la production d'un sang universel, permettant à tout groupe sanguin de donner à un autre. Cette avancée pourrait un jour réduire les pénuries de sang.
Des scientifiques ont utilisé des bactéries intestinales pour créer une version préliminaire d'un sang de donneur universel.
Crédit: Shutterstock
Les personnes ayant le groupe sanguin O sont déjà des donneurs universels, mais ce groupe n'est pas toujours disponible en quantité suffisante. Ainsi, permettre à tous les groupes de donner à n'importe quel autre groupe pourrait être une solution. Cependant, beaucoup plus de recherches sont nécessaires avant que cette méthode puisse être utilisée en clinique.
Dans une étude récente, des chercheurs ont identifié de longues chaînes de molécules de sucre à la surface des globules rouges, rendant les transfusions sanguines entre certains groupes incompatibles. Ils ont ensuite utilisé un cocktail d'enzymes de bactéries intestinales pour retirer ces extensions de sucre.
Le Dr Martin Olsson, professeur d'hématologie et de médecine transfusionnelle à l'Université de Lund en Suède, explique: "Au lieu de créer des enzymes artificielles, nous avons exploré ce qui ressemble à la surface d'un globule rouge. Le mucus de notre intestin en est proche. Nous avons donc emprunté les enzymes aux bactéries qui métabolisent normalement le mucus pour les appliquer aux globules rouges."
Depuis des décennies, les scientifiques tentent d'utiliser des enzymes pour couper les antigènes des groupes A et B. Les résultats sont prometteurs: après avoir nettoyé ces globules rouges des antigènes connus, les sangs de type A et B ressemblent moléculairement au sang de type O.
Ce schéma montre comment les enzymes des bactéries intestinales peuvent être utilisées pour retirer les extensions des globules rouges qui rendent certains types de sang incompatibles avec d'autres.
Crédit: Mathias Jensen, postdoctorant à DTU
Cependant, des tests récents montrent que même après ce traitement, les globules rouges traités présentent encore des incompatibilités lorsqu'ils sont mélangés avec du plasma de type O, en raison des chaînes de sucre encore présentes.
Les scientifiques ont montré que l'élimination de ces antigènes et extensions rend le sang de type A et B davantage compatible avec le type O. L'étude suggère que ces extensions pouvaient contribuer à l'incompatibilité initiale.
Bien qu'il reste beaucoup à faire avant que cette méthode soit suffisamment sûre pour les transfusions sanguines, il s'agit d'un premier pas important.