C'est dans la nuit californienne de la base d'Edwards que la navette Discovery a effectué son atterrissage ce mardi matin à 12h14 TU (14h14 heure de Paris). Cet évènement conclut les 14 jours de la mission spatiale STS-114 particulièrement mouvementée. Comme lors du décollage de la navette Columbia, des morceaux de l'isolant du réservoir central se sont détachés et une inspection approfondie du bouclier thermique de la navette fut nécessaire.
Atterrissage de la navette Discovery sur la base d'Edwards
Les astronautes de Discovery ont effectué plusieurs opérations alors que la navette était arrimée à la Station Spatiale Internationale. L'une d'entre elles consistait à retirer des éléments de l'isolant du bouclier thermique de la navette qui dépassaient de 2.5 cm, les ingénieurs de la NASA craignaient qu'ils ne causent des échauffements trop importants lors de la rentrée dans l'atmosphère. Une autre crainte était une légère déchirure de la protection thermique juste en dessous d'un hublot.
Le retour sur Terre a donc été un point crucial de la mission puisque c'est lors de cette phase risquée que la navette Columbia avait explosé, entraînant la mort de son équipage. Conséquence du mauvais temps sur le centre spatial Kennedy en Floride, les équipes de la NASA ont à plusieurs reprises reporté le retour sur Terre de Discovery avant de décider finalement de faire atterrir la navette sur la base d'Edwards, en Californie. Discovery restera plusieurs jours en Californie avant d'être transférée en Floride sur le dos d'un Boeing 747 modifié.
La navette Discovery après son atterrissage sur la base d'Edwards
Le prochain vol d'une navette était initialement prévu pour septembre, mais suite aux évènements de la mission STS-114, le décollage d'Atlantis aura plus vraisemblablement lieu en novembre. Ces difficultés portent un coup sévère à la construction de la Station Spatiale Internationale dont il est malheureusement acquis qu'elle ne sera jamais complètement terminée.
L'avenir des vols spatiaux habités la NASA ne passe plus par la navette mais vers des véhicules aux formes probablement plus classiques, modulaires, pouvant atteindre des objectifs bien plus ambitieux. Il s'agit ni plus ni moins que de reprendre les vols lunaires et, pourquoi pas, définir les bases d'une exploration humaine de la planète Mars. Pour cela, la NASA travaille avec plusieurs industriels pour mettre au point le programme CEV (Crew Exploration Vehicle). Lockeed Martin, EADS, Scaled Composites et d'autres entreprises sont déjà sur les rangs pour travailler sur ce projet.
CEV: le concept de Lockeed Martin