Michel - Jeudi 21 Janvier 2010

Après le génome de la drosophile, celui d'une guêpe parasitoïde

Un vaste consortium de recherche a séquencé le génome de trois espèces de la guêpe parasitoïde du genre Nasonia, souvent considérée comme le "rat de laboratoire" des hyménoptères, ordre incluant les fourmis, les abeilles et les guêpes. Cette minuscule guêpe et leurs proches parents parasitoïdes déposent ses oeufs dans le corps de nombreux autres insectes, dont d'importants ravageurs agricoles ou vecteurs de maladies de sorte que la séquence du génome de Nasonia pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour les maîtriser.

Les Nasonia représentent aussi un organisme modèle important pour la recherche en génétique en raison surtout de leur caractère "haplodiploïde", ce qui signifie que la femelle est issue d'un oeuf fécondé et porte deux jeux de chromosomes alors que le mâle se développe à partir d'un oeuf non fécondé et n'a donc qu'un seul jeu chromosomique. Les mâles n'ayant ainsi qu'un seul exemplaire de chaque gène, cela facilite la recherche de ceux responsables de divers traits, notamment ceux qui font appel à l'interaction de plusieurs gènes.


Dans leur étude où les trois séquences sont rapportées, Jack Werren, de l'Université de Rochester dans l'Etat de New-York aux Etats-Unis, et ses collègues décrivent quelques découvertes clés qui en ont résulté. Par exemple, les chercheurs ont pu identifier les gènes responsables du venin de la guêpe qui a divers effets sur les hôtes. Ils ont aussi déterminé que les guêpes ont recueilli de nouveaux gènes auprès de bactéries et de poxvirus, et identifié des gènes mitochondriaux et nucléaires évoluant rapidement chez les trois espèces qui pourraient jouer un rôle dans l'émergence d'autres espèces. Les auteurs rapportent aussi que les Nasonia ont un "kit de méthylation de l'ADN", c'est-à-dire un ensemble de gènes codant pour des protéines capables de modifier l'ADN de l'organisme.

Ce type de modification s'avère jouer un rôle important dans de nombreux processus biologiques tels que le développement, alors que la Drosophila, modèle traditionnel d'insecte pour la recherche en génétique, en sont dépourvues. Ainsi, les Nasonia pourraient aussi servir à étudier la méthylation.
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