Au cours des dernières années, les objectifs de la DARPA (Defense Advanced Research Project Agency), créée en 1958 par Eisenhower, ont souvent changé: les administrations démocrates s'en sont servi comme outil de lancement de technologies commerciales à succès non garanti, dans le but de dynamiser l'économie du pays et augmenter sa compétitivité, tandis que les administrations républicaines ont restreint ses objectifs à l'amélioration des capacités militaires. En conséquence, la priorité accordée à la recherche à court terme avec résultats immédiats ou, au contraire, celle accordée à la recherche de base ont aussi régulièrement changé. Son budget de 3 milliards de dollars a un fort impact sur la recherche, sachant que beaucoup de projets financés ont des applications duales.
Si depuis les années 1960, la DARPA a largement financé des projets en informatique (permettant la création d'Arpanet), ses financements dans le domaine ont diminué d'un facteur deux entre 1996 et 2001 ; ses ressources ont été recentrées vers des travaux classifiés et des initiatives relevant davantage de l'ingénierie à application militaire directe. Le prochain Urban Road Challenge en est un exemple (voir notre
news). Cependant, il existe encore des projets ambitieux dans le domaine de l'informatique pure.
L'un d'entre eux est le Disruption Tolerant Networking (DTN), de même acronyme que le groupe Delay Tolerant Networking de l'IETF (Internet Engineering Task Force), qui vise à permettre entre autres un Internet interplanétaire (les recherches des deux DTN sont fortement apparentées). Alors qu'Arpanet permettait d'effectuer des connexions entre noeuds lorsqu'il existait au moins un chemin, et cela même dans les cas où certains liens ou noeuds ne fonctionnaient plus, le but de DTN est de permettre la transmission d'information même lorsqu'il n'existe pas (à un moment donné) de chemin reliant les 2 noeuds souhaitant communiquer: l'information serait transmise de noeud à noeud dès qu'un lien serait disponible ; les noeuds éventuellement intermédiaires garderaient l'information dans une mémoire persistante jusqu'à ce qu'une connexion soit disponible.
D'autres programmes portent sur la traduction automatique ou la synthèse automatique de documents, les superordinateurs, mais aussi les systèmes cognitifs.