Isabelle - Dimanche 28 Juin 2015

L'alimentation humaine à l'Âge du Bronze et nouvelles cultures

Des chercheurs des universités de Grenade, Saint-Jacques-de-Compostelle et Reading (Royaume-Uni) étudient les restes osseux humains de la nécropole de Cova do Santo, située dans la vallée de la rivière Sil, dans la province d'Ourense. Les restes trouvés révèlent que les individus avaient une alimentation à base de végétaux avec peu de présence de viande et de poisson.

Une recherche menée à bien par les universités de Grenade, Saint-Jacques-de-Compostelle et Reading (Royaume-Uni) a apporté de nouvelles données sur l'alimentation humaine à l'Âge du Bronze et sur l'arrivée de nouvelles cultures à la Péninsule Ibérique pendant cette période.

Ce travail, publié dans la revue Journal of Archaeological Science, a étudié les restes osseux humains de la nécropole de Cova do Santo, située dans la vallée de la rivière Sil, dans la province d'Ourense.

Il s'agit d'une grotte dans laquelle furent retrouvés 14 individus des deux sexes et des enfants. Étant donné l'instabilité de la cavité, les chercheurs ne purent passer que quelques heures dans son intérieur, raison pour laquelle ils recueillirent les restes qu'il y avait à la superficie.

Une des fissures de la grotte où on observe l'accumulation de plusieurs restes humains, dont le crâne d'un enfant.

L'analyse d'isotopes stables dans le collagène osseux des restes trouvés révèle que les individus de Cova do Santo avaient une alimentation à base de végétaux avec peu de présence de viande et de poisson, bien que le site se trouve près de la rivière Sil.

"Il n'existe pas de différences importantes entre les individus quant à l'alimentation, ce qui indique que l'accès à celle-ci put être similaire indépendamment du sexe et de l'âge", explique la chercheuse Olalla López Costas, auteure principale de ce travail.

Les chercheurs n'ont pas trouvé dans cette nécropole de signes de consommation de millet ou de maïs, de sorte que l'on ne peut pas confirmer la présence desdites cultures dans la diète, du moins dans le Nord-Ouest de la Péninsule. "Nous avons réalisé une comparaison avec d'autres sites étudiés, et nous croyons qu'il y a suffisamment d'indices pour penser que les cultures d'été ont pu effectivement être utilisées dans le centre de la Péninsule avant qu'on ne croyait", souligne López Costas.

Cultures d'été

Ces cultures, appelées d'été ou de printemps, dont les meilleurs représentants sont le millet et le maïs, "ont un meilleur rendement en peu de temps, ce qui a probablement aidé les gens à être plus sédentaires et à ce que l'excès de production influe dans la hiérarchisation de la société."

Cependant, on ne sait pas avec certitude quand elles furent introduites dans la diète péninsulaire. Jusqu'à il y a peu de temps, on considérait que cela se produisit à la fin de l'Âge du Bronze, mais de récentes trouvailles de graines dans des sites archéologiques paraissent indiquer que cela put arriver avant.

Les enterrements préhistoriques en grotte sont relativement fréquents dans le Nord et dans l'Ouest de la Péninsule, bien que peu de sites aient fait l'objet de travaux d'anthropologie physique comme celui-ci. Ce site semble être le plus grand de la préhistoire du Nord-Ouest péninsulaire quant au nombre d'enterrements, et les restes ont été datés entre 1800 et 1600 av. J.-C.

Vision du sol de la grotte avec deux fémurs humains. 

Référence bibliographique:Diet and lifestyle in Bronze Age Northwest Spain: the collective burial of Cova do SantoOlalla López-Costas, Gundula Müldner, Antonio Martínez CortizasJournal of Archaeological Science 55 (2015) 209-218http://dx.doi.org/10.1016/j.jas.2015.01.009
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