Sous les sommets volcaniques de la chaîne des Cascades, une découverte surprenante vient de révéler un immense réservoir d'eau. Cette réserve, estimée à 81 milliards de mètres cubes, pourrait-elle répondre aux besoins croissants en eau de l'ouest des États-Unis ?
Les chercheurs de l'université de l'Oregon ont mis en lumière un aquifère géant, caché sous les roches volcaniques des Cascades. Cette découverte, publiée dans les
Proceedings of the National Academy of Sciences, ouvre de nouvelles perspectives sur la gestion des ressources en eau dans une région confrontée à des sécheresses récurrentes.
Vue du mont Rainier depuis le nord-est.
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Une réserve d'eau aux proportions impressionnantes
L'aquifère découvert contient près de trois fois la capacité du lac Mead, le plus grand réservoir artificiel des États-Unis. Cette eau, stockée à plus d'un kilomètre de profondeur, circule à travers les fissures des roches volcaniques. Les scientifiques ont utilisé des données de forage datant des années 1980 pour cartographier cette ressource.
Cependant, cette réserve n'est pas infinie. Sa recharge dépend principalement de la neige, une ressource menacée par le réchauffement climatique. Les précipitations futures, sous forme de pluie plutôt que de neige, pourraient affecter la durabilité de cet aquifère.
Un paysage façonné par l'eau et le feu
La chaîne des Cascades, formée par des millions d'années d'activité volcanique, abrite des paysages variés. Les chercheurs ont étudié comment l'eau interagit avec ces roches volcaniques, influençant à la fois les écosystèmes et les risques géologiques.
L'eau qui s'infiltre en profondeur peut avoir un impact significatif sur l'activité volcanique. Lorsqu'elle entre en contact avec le magma, elle se transforme en vapeur, augmentant la pression et pouvant déclencher des éruptions violentes. Cette interaction entre eau et magma souligne l'importance d'étudier les relations entre les systèmes hydrologiques et les processus volcaniques.
Une découverte grâce à des données anciennes
Les scientifiques ont exploité des forages réalisés dans les années 1980 et 1990, initialement destinés à la recherche d'énergie géothermique. En analysant les températures des roches à différentes profondeurs, ils ont identifié des zones où l'eau infiltrée refroidissait les roches en profondeur.
Cette méthode a permis de cartographier l'étendue de l'aquifère. Bien que les forages ne couvrent pas toute la région, ils ont fourni une estimation minimale de la taille de cette réserve d'eau, révélant son ampleur insoupçonnée.
Un avenir incertain pour cette ressource précieuse
Bien que cette réserve d'eau soit une aubaine pour la région, son utilisation nécessite une gestion prudente. Les scientifiques insistent sur la nécessité d'études supplémentaires pour évaluer sa résilience face aux changements climatiques.
La diminution prévue du manteau neigeux et l'augmentation des sécheresses pourraient compromettre la recharge de l'aquifère. Une série d'hivers secs suffirait à mettre en péril cette ressource, malgré son volume impressionnant.